"Transmissions" ou l'amour de l'art exposé à Paris

En 2010, leurs photographies "Esprit Nomade" enluminaient les grilles du Jardin du Luxembourg à Paris. Tiziana et Gianni Baldizzone exposent cette année à la galerie Joseph à Paris le fruit d'un autre long travail, celui de l'observation de la transmission. "La tradition est le point de départ du travail de l'homme." Le regard du couple photographe change le nôtre sur le travail et le sens qu'on lui donne. Sur l'objet et notre façon de l'appréhender. Sur l'homme, enfin, et surtout l'homme passionné capable de changer le monde. "Si les hommes et les femmes le veulent on peut améliorer les relations humaines", nous confie Tiziana.
 

esprit Artisan

L'artisanat a le vent en poupe en France et mérite de plus en plus qu'on le valorise auprès des jeunes. C'est avec cette résolution-là que l'on ressort de l'exposition "Transmissions", jusqu'au 2 décembre 2016. Et pour montrer la variété de leur sujet, Gianni et Tiziana Baldizzone n'ont utilisé ni flash ni projecteur malgré l'exiguïté des ateliers où ils ont travaillé. Dans une lumière naturelle ambiante, ils ont "cherché à se mettre au rythme de la main et de l'homme." Cinq ans pour observer la relation maître-élève et la tradition passer de main en main. L'art du photographe, dans ce cas précis est, lui de "se faire oublier".
 

"Entrer dans le vif de la relation humaine."

Gianni Bladizzone se souvient d'un artisan qui a mis sept ans à parcourir le monde à la recherche de son maître idéal. "Son maître est la personne qu'on rêve toute sa vie de rencontrer." Parfois, l'objet de la transmission est immatériel. C'est la mission que s'est donnée Cécile Gordon, une française qui a longtemps appris la danse et le mime avant de se former en Inde à l'art martial du "kalarippayat", qui s'inspire du mouvement des animaux pour en capter l'énergie. Aujourd'hui, l'artiste transmet son art en donnant des cours en France.
 

L'amour du métier

Quand ils fréquentaient les nomades aux quatre coins du monde, Gianni et Tiziana Baldizzone étaient frappés par "la détermination avec laquelle les nomades transmettent à leur enfant les connaissances traditionnelles qui sont essentielles à la survie", que ce soit dans le désert du Sahara ou le froid sibérien. Un artisan aussi peut vouloir sauver un savoir-faire en le transmettant. Mais c'est surtout l'amour du métier qui donne envie de le transmettre, comme un fait naturel.