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Paul-Bernard Moracchini "La fuite" aux éditions Buchet-Chastel
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Paul-Bernard Moracchini "La fuite" aux éditions Buchet-Chastel

Un article rédigé par Jean-Claude DUVERGER - RCF Saint-Étienne,  -  Modifié le 17 juillet 2023
La Fuite, premier roman de Paul-Bernard Moracchini, est une invitation en terre inconnue. L’échappée exaltée d’un homme vers la nature.

Un jeune homme rejette la société des hommes. Famille, conquêtes féminines, amis, relations de travail. Tout l’insupporte. Il décide de quitter ce monde devenu définitivement invivable et de s’installer dans un minuscule refuge, perdu dans les montagnes corses. Quoi de plus pur, de plus vrai que la Nature ? Quelques provisions, un fusil, et les espaces infinis comme seuls compagnons. Mais survivre est un art. Et rien ne se passera comme prévu. Réalisme et fantastique se mêlent peu à peu pour composer ce premier roman rageur et exalté.

 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

Paul-Bernard Moracchini - « La Fuite » - Buchet-Chastel - 14 €
 
Paul-Bernard Moracchini, parrainé par Alain Absire fut en 2015 lauréat du Prix du Jeune écrivain. Auteur-compositeur-interprète il est aussi à l’origine du groupe Orso. « La Fuite » est son premier roman. 
Après avoir balancé ses boutons de manchettes plaquées or par la fenêtre du train, le narrateur se réjouit de voir la tête des deux « jeunes coqs » qui partagent son compartiment et de leur air indigné de bonnes sœurs face à un satyre exhibitionniste.
A trente ans, il fuit. Il fuit le monde et son quotidien formaté qui l’étouffe. Une fuite droit devant, sur des sentiers inconnus. « Plus je fuis et plus j’ai besoin de fuir plus loin encore. Mon seuil de tolérance envers mes semblables est au plus bas ». Son calibre 12 en bandoulière et après avoir fait le plein de conserves, de gros sel, de farine, d’ingrédients et de condiments divers il prend le chemin de la montagne, de sa montagne.
 « Retourner vivre au petit cabanon que j’avais connu enfant, il y avait si longtemps de cela, et dont je n’avais plus jamais franchi le seuil autrement qu’en rêve ». Quitter la ville où ses parents s’étaient forcés à descendre pour qu’un « docteur expert » prenne en compte les graves désordres de son enfance malade. Aujourd’hui ses parents sont morts, morts par manque de nature, de campagne, de ciels et d’espaces, s’étant enfoncés « dans une torpeur de lézard de canapé » pour son père « de fantôme vaporeux » pour sa mère.
 Là-haut sur la montagne, en bon sauvage oublié des mondes, seul avec un vieux griffon korthals de rencontre, le voilà plongé dans le néant. Calfeutré entre les quatre murs du cabanon, il s’alimente à minima, mange jusqu’aux restes de sa bougie et attend avec l’hiver le passage des palombes, du lièvre blanc et de la neige à hauteur des toits.
 Entre deux rêves et trois délires il détricote son passé, débobine ses heures de gloire, d’amant illuminé, de dragueur invétéré. Compagnon de la dope, de la fume et de la drogue, il est le camé sportif idéal, le roi de l’outrance et de la démesure, le prince de la démence apprivoisée et peu à peu, terrifié à l’idée de rater sa fuite, bascule avec ivresse dans l’envers du décor.

  

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