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Alexandre Romanes, entre cirque et poésie, le parcours d'un gitan
Présentée par Thierry Lyonnet UAC-27146

© Alexandre Romanès
Être tsigane c'est ne pas suivre les modes, lui disait son père, Firmin Bouglione. C'est ne pas perdre non plus le sens de l'humain et la croyance en Dieu, confie Alexandre Romanès.
Gitan, tsigane, Rom, manouche, bohémien... De tous les termes utilisés pour décrire les populations nomades d'Europe aux lointaines origines indiennes, celui qu'Alexandre Romanès préfère, c'est romanichel. Un terme "qui est très très mal vu d'ailleurs", il dit que c'est pour ça qu'il l'aime bien. Les mots ont leur importance pour l'artiste, poète au franc-parler, qui a publié en novembre son histoire "Les corbeaux sont les gitans du ciel" (éd. L'Archipel).
dieu, la femme et le nomadisme
"On le voit avec grande tristesse les Occidentaux ont évacué Dieu et ils l'ont remplacé, mais par quoi?" Alexandre Romanès porte un regard sans concession sur ses contemporains, qui ont perdu la sagesse des anciens et la croyance en Dieu. "Si elle était un peu plus forte, je ne sais pas si on aurait toutes ces horreurs." Est-ce le nomadisme qui a fait de lui un observateur, un témoin, un poète? La vie d'errance "n'est pas facile", il l'admet. "Mais c'est une belle vie."
Firmin BOUGLIONE, père d'Alexandre Romanès
Dans le nomadisme, la "misogynie est impossible", rappelle Alexandre Romanès. Sa communauté, faut-il le rappeler, suit une organisation de type matriarcale. "L'homme très fort cache forcément quelque chose." Lui qui a été élevé par deux femmes, sa mère de sang et la première femme que son père a épousée, confie qu'à l'âge de 8 ans, il était agressif avec les femmes. Depuis il dit s'être "aperçu que les homme sont bien pires que les femmes".
"Puisque la vie est un combat"
Être tsigane, c'est n'être "prisonnier" d'aucun "endroit" ni d'aucune convention de la société occidentale. C'est sans doute par fidélité à cette identité-là qu'Alexandre Romanès a quitté le cirque familial "où l'humain ne comptait plus", mais où la réussite était grande. S'il est né (en 1950) dans la célèbre famille Bouglione, c'est là un nom qu'il ne prononce "jamais". "Puisque la vie est un combat mon nom de guerre est Romanès." Alexandre Romanès a fondé son propre cirque, en 1994, le Cirque Romanès.
- émission diffusée le 24 février 2017 -
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