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Emmanuel Druon, l'éco-entrepreneur de "Demain"
Présentée par Thierry Lyonnet

© Cécile Huygue / Croix du Nord
Héritier spirituel de Pierre Rabhi, Emmanuel Druon a fait de Pocheco un modèle d'entreprise écologique et responsable, que le film "Demain" a rendu célèbre. Il répond à Thierry Lyonnet.
A Forest-sur-Marque, près de Lille, l'entreprise Pocheco ne cesse d'attirer les visiteurs. Si elle produit des enveloppes depuis 1928, avec l'arrivée de Emmanuel Druon en 1997, elle est devenue une entreprise modèle. Ceux qui ont vu le film "Demain", récemment récompensé par le César 2016 du meilleur documentaire, la connaissent.
Pocheco, c'est un bâtiment aux toits végétalisés ou couverts de panneaux photovoltaïques, autonome en eau et en chauffage et dont les 122 salariés arrivent de chez eux en voiture électrique - "non pas salariés", précise Emmanuel Druon qui préfère le terme de "collègues", car selon lui, on ne se définit par par le salaire que l'on reçoit. Ce patron aurait pu devenir professeur de lettres après des études à la Sorbonne, mais il a opté pour une carrière dans le marketing chez L'Oréal.
L'enfant solitaire, sensible, volontiers réfugié dans ses livres, est devenu un manager soucieux des autres et de la planète. Quand il a repris l'entreprise familiale, le marché de l'enveloppe périclitait. Dans un secteur en difficulté, il porte avec ses collaborateurs l'exemple d'une entreprise réussie, avec pour principe que "l'argent est un moyen d'entreprendre et n'est pas une fin en soi." A Pocheco, les dividendes sont investis dans une bambouseraie pour absorber les eaux usées, mais non toxiques. Et une fois le bambou inefficace, ils sert comme bois de chauffage. L'argent sert aussi à planter chaque année 360.000 arbres pour remplacer les 60.000 que l'on coupe pour produire les enveloppes.
"Les déchets des autres sont en fait des ressources."
"Nous n'avons pas l'intention de devenir numéro un mondial." Est-ce cela qui fait qu'une entreprise est responsable: rester à taille humaine pour préserver la planète et les emplois locaux? Pour Emmanuel Druon, le choix est porté par des convictions, mais aussi par "une réalité pregnante", celle d'un épuisement annoncé des ressources naturelles. Récupérer l'eau de pluie pour nettoyer les machines: comme si cela était trop évident pour qu'on y pense. Pour Emmanuel Druon, cela relève surtout d'un changement de paradigme dans notre société de consommation: "les déchets des autres sont en fait des ressources".
Entretien réalisé en février 2016
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