C’est le fruit d’un important travail d’enquête qui a été révélé ce lundi 30 janvier. À la demande de L’Arche internationale une commission d'étude a fait la lumière sur le profil de Jean Vanier, le cofondateur de L’Arche. Elle révèle que 25 femmes adultes non porteuses de handicap ont été abusées par Jean Vanier. Lui-même aurait été selon les experts sous l’emprise de son père spirituel, le dominicain Thomas Philippe.
La personnalité de Jean Vanier est au cœur d'une enquête dont les résultats ont été publiés lundi 30 janvier. Les conclusions sont glaçantes : le rapport identifie au moins 25 femmes - toutes majeures et non handicapées - qui, à un moment de leur relation avec Jean Vanier, ont vécu une situation impliquant un acte sexuel ou un geste intime. Stephan Posner, le responsable de L'Arche Internationale, réagit sur RCF aux conclusions de ce rapport.
Exclusif. Près de trois ans après les révélations d’abus sexuels de Jean Vanier au sein de L’Arche, un nouveau rapport de 900 pages mené par six chercheurs, éclaire les zones d’ombres de la vie d’un homme aussi charismatique qu’obscur. Fractionné en six parties, l’ouvrage de la commission d’étude mandatée par L’Arche Internationale à l’automne 2020 aspire à “identifier les dynamiques culturelles et institutionnelles [...] ayant pu faciliter ces situations d’abus”. De l’histoire de L’Arche aux écrits de Jean Vanier, en passant par sa relation avec son père spirituel Thomas Philippe, le rapport est très largement basé sur des éléments d’archives tels que ses relations épistolaires, ses documents personnels, et des témoignages de victimes.
Avons-nous été aveuglés par le charisme de Jean Vanier au point de ne pas nous interroger ? Avons-nous été émerveillés par son œuvre - L'Arche, si belle, si rayonnante - au point de ne pas nous poser de questions ? Quelques jours après le rapport de L'Arche Internationale, RCF a souhaité recueillir le témoignage de ses auditeurs.
Avec la publication de son rapport, ce lundi 30 janvier, la communauté de L’Arche fait face à un passé douloureux. Elle est née en 1964 au sein d’un petit groupe auquel appartenaient ses fondateurs, Jean Vanier et son père spirituel Thomas Philippe. Un groupe d’initiés qui se faisait appeler les "tout-petits", qualifié de sectaire par les experts à qui L’Arche a demandé d’enquêter. Ceux-ci ont tenté de savoir quel poids le groupe des "tout-petits" a eu sur la fondation de L’Arche.
Au Vatican, on disait que Jean Vanier était le disciple le plus fanatique de Thomas Philippe. Malgré les condamnations qui pesaient sur le dominicain, la fidélité de Jean Vanier à l'égard de son père spirituel a été totale jusqu'à la fin de sa vie. Dans quelle mesure a-t-il été sous l'emprise du père Philippe ? Peut-on dire qu'il en a été victime ?
En février 2020, les premières révélations sur Jean Vanier avaient provoqué une véritable onde de choc, moins d'un an après sa mort. Le cofondateur de L'Arche était le porteur d'un message puissant d'accueil inconditionnel des personnes handicapées. Les révélations ont poussé L'Arche Internationale à lancer une enquête pour faire la lumière sur la véritable personnalité de Jean Vanier, mais aussi de son père spirituel, le dominicain Thomas Philippe.
Doté d'un charisme indéniable, entouré d'une aura médiatique et bénéficiant d'une réputation de sainteté, Jean Vanier aura exercé son emprise sur 25 femmes, peut-être plus, selon le rapport de L'Arche Internationale. Des femmes prises dans la tourmente. Comment comprendre l'emprise de Jean Vanier sur ses victimes ?
Comment expliquer que Thomas et son frère Marie-Dominique Philippe ont pu exercer une telle influence pendant plusieurs années malgré les condamnations prise par Rome à leur encontre ? C'est pour répondre à cette question que l'ordre des dominicains a commandé un rapport. Afin de faire la lumière sur "une tragédie", selon les mots du supérieur des dominicains en France, Frère Nicolas Tixier.
Jean Vanier a écrit de nombreux ouvrages de spiritualité. Des textes que les chercheurs sollicités par L'Arche ont étudiés, pour enquêter sur le profil de son fondateur. Quel rapport avait-il à Dieu et à l'Église ? Comment interprétait-il les Écritures saintes ? La théologienne Gwennola Rimbaut décrit une spiritualité attirante mais propice aux abus.
"Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi." Cette parole du Psaume 23, du "bon berger", me poursuit. Marcher dans la vallée de l’ombre de la mort. Comment est-ce possible ? Les lectures du rapport de L'Arche et du livre de Tangi Cavalin sur "les dominicains face au scandale des frères Philippe", mènent mes pas, une fois de plus, en ce non-lieu de la vallée de l'ombre de la mort.
Suite au rapport "Comprendre et guérir – Origines et analyses des abus dans la famille Saint-Jean" publié par la communauté des frères de Saint-Jean, de nombreuses réactions se font dans les communautés de cette famille, mais également de la part de clercs et de laïcs qui découvrent l'étendue des dégâts.
Le rapport publié ce lundi par la communauté Saint-Jean révèle que depuis 1975, 72 religieux, près de 10% de la communauté, ont commis des "abus sexuels" sur 167 victimes. Au cœur de cette enquête de plus de 800 pages, "l'emprise généralisée" exercée par son fondateur Marie-Dominique Philippe. Depuis quelques années les "Petits Gris" ont entrepris de "nettoyer" les traces de leur fondateur dans leurs textes. Au sein de l’Église cependant, des voix se sont fait entendre pour dire qu’il aurait été plus sain de dissoudre la congrégation.
Dans sa carte blanche sur RCF Anjou, le Père Jean-Baptiste Edart a souhaité réagir à la dernière chronique de Clotilde Brossolet sur Radio Esperance. Cette dernière utilise le terme « épuration » pour définir le travail à réaliser au sein de l'Eglise suite au scandale des abus perpétrés par Jean Vanier et les frères Philippe. Prêtre de la communauté de l'Emmanuel et doyen de la faculté de théologie de l'UCO d'Angers, le Père Jean-Baptiste Edart invite à la modération et rappelle que « ce terme n'est pas associé à celui de la justice et du discernement ».
Les graves abus commis par les frères Thomas et Marie-Dominique Philippe sont au cœur d'un rapport sidérant paru fin janvier. Selon cette enquête de 700 pages, réalisée pour faire la lumière sur ces dérives, ces abus se seraient étendus sur plusieurs décennies. Explications de l'historien missionné par l'ordre dominicain afin de documenter cette affaire.
Comment parler des phénomène d’emprise et d’agressions sexuelles dans l’Église ? Les mots font débat, et les médias s’interrogent…
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