Afin de mieux connaître le patrimoine, un historien nous invite à découvrir l’ histoire des lieux de notre quotidien en Isère. Depuis les rues de Grenoble, de places en places, de villages en villages. En racontant aussi la vie de personnages exceptionnels qui ont marqué l’histoire de ce département.
Deux grands résistants, André SIBELLAS et son fils Maurice furent arrêtés par la gestapo le 25 Juin 1944. Le fils, qui possédait un faux certificat médical attestant qu’il était atteint de la tuberculose ne fut pas beaucoup importuné puis libéré au bout de quelques jours. Mais son père fut affreusement torturé. André fut pendant quelques jours, témoin de ces affreuses tortures. Libéré, il apprit que son père avait été emmené au fort Monteux à Lyon puis fusillé.
Victor Huilier fut abattu par la gestapo dans la nuit du 20 au 21 Août 1944 à Grenoble. Avec ses enfants Paul, Emile et Georges, il avait fait de sa grande entreprise des cars du Vercors un outil devenu indispensable pour la Résistance, transportant pour les combattants de l’ombre tous les jours et secrètement du courrier, du ravitaillement, des instructions et même des armes, transportant même parfois des maquisards, rendant d'innombrables et précieux services à la Résistance.
Deux soldats allemands ayant été abattus le matin au niveau du 153 Cours Berriat, les Allemands se vengèrent en faisant venir un camion plein de résistants ou de simples otages au même niveau du Cours Berriat, le même jour le 14 Août 1944. Tous furent abattus, au fur et à mesure qu’on les faisait descendre du camion. Après la Libération, le lieu de l’affreux massacre prit le nom de square des Fusillés et un peu plus tard, un monument y fut érigé.
Maire de Sassenage depuis 1936, Louis REVERDY fut un des premiers résistants dès 1940. Il ravitaillait, hébergeait, conduisait même tous ceux qui voulaient faire partie des maquis dans le Vercors. Il avait mis un système d’alarme qui fonctionnait entre l’usine électrique de Sassenage et celle d’Engin. Les résistants étaient prévenus dès que les Allemands prenaient la direction du Vercors. Il délivrait le mot de reconnaissance aux patriotes qui allaient dans le Vercors. Pour beaucoup, grâce à ses actions, il fut l’âme de la Résistance. Arrêté, odieusement torturé, il décéda dans le train qui le conduisait à Dachau.
Le vendredi 18 février 1944, au petit matin, une voiture munie d'un haut-parleur lançait un sinistre messages dans les rues enneigées de Vizille : "Tous les hommes de 14 à 80 ans doivent immédiatement se rendre au parc du château. Tout homme qui tenterait de se soustraire à cet ordre sera fusillé. Les vieillards, les femmes et les enfants doivent se tenir sur le pas de leur porte."
Pas moins de 4500 hommes se retrouvèrent dans le parc du château et durent défiler, l'un après l'autre, devant une mitrailleuse. Un traitre devait sans doute y être caché pour reconnaître les résistants.
Sans doute eut-il conscience de ce qu'il faisait : il n'en désigna aucun.
Furieux, les Allemands entreprirent alors d'odieuses exactions.
Cette affirmation, c'est l'abbé PIERRE qui la prononça à Grenoble. Il avait été, alors qu'il commencait sa prétrise à Grenoble, l'aumonier de ce grand camp de maquisards. Ce grand camp qui fut massacré par les Allemands le 29 janvier 1944. Le bilan fut affreux : de nombreux morts, beaucoup de bléssés, des déportés et 75% des habitations et 18 granges incendiées. En partant, ils enlevèrent de nombreuses vaches et firent sauter l'ancien presbytère où les résistants cachaient leurs armes.
Olga fut la première résistante déportée de Grenoble. Elle n'avait que 15 ans. Dans les différents camps et prisons où elle allait se retrouver, elle chantait toujours pour faire oublier aux autres prisonnières leur terrible souffrance. Et un jour, les autres prisonnières lui remirent une chanson qu'elles avaient écrite sur elle. Dans les années 1970, Olga vint au Dauphiné Libéré pour obtenir un article sur une vieille porte qui pourrissait dans un grenier du cours Berriat. C'était celle derrière laquelle de nombreux grenoblois et grenobloises avaient terriblement souffert. L'article parut, la porte fut récupérée -et sauvée- par le musée de la Résistance.
Les avions bombardiers américains sont intervenus deux fois au dessus de l'agglomération grenobloise en 1944 pour détruire des installations utilisées par l'ennemi. Mais ils n'étaient pas encore dotés d'appareils électroniques permettant d'atteindre sûrement l'objectif visé. Et les aviateurs étaient obligés de voler très haut pour échapper aux tirs de la D.C.A. Les bombardements manquaient terriblement de précision et semaient la mort parmi la population.
Comment la population dauphinoise a-t-elle appris le débarquement des troupes alliées en Normandie le 6 juin 1944 ? Finalement, par la radio. Ce jour-là, Radio- Londres n'était pas brouillé. Certains grenoblois qui l'écoutaient beaucoup ont apprit la bonne nouvelle et l'ont répandue de partout autour d'eux. Si bien qu'en fin d'après-midi, presque tout Grenoble avait apprit la bonne nouvelle, qui fut traduite curieusement dans les journaux du lendemain toujours controlés par le gouvernement de Vichy. <br>C'est ainsi que sur la Dépèche Dauphinoise réduite à une page seulement faute de papier : "Débarquement massif anglo-américain sur la côte normande". <br>Et en sous-titre : "cette nuit a commencé son attaque préparée depuis longtemps". C'était aux lecteurs de traduire l'information.
Albert de REYNIES est né à Arry en Meurthe et Moselle en 1900. Très attiré par la carrière des Armes, il s'engagea dès qu'il le puit dans les Chasseurs Alpins? Et c'est ainsi qu'il devint chef de bataillon du 6ème BCA à grenoble. Au lendemain de l'invasion de la zone sud par les troupes allemandes, il entra tout de suite dans la clandestinité malgré sa famille nombreuse (il avait 8 enfants), incitant ses soldats à en faire autant. C'est ainsi qu'est née l'armée secrète. Avec l'aide de ses officiers et de ses sous-officiers, il avait réussi à mettre à l'abrit une grande quantité de matériel et même d'armes et de munitions. L'armée secrète, qui fit beaucoup de mal à l'ennemi et à ses amis...
Si nous nous référons à la mémorable et très élogieuse citation qui l'accompagnait, la Croix de compagnon de la Libération fut accordée à Grenoble à titre exceptionnel pour les actions spectaculaires et efficaces de ses Résistants. C'est en effet dès la fin de l'année 1943, juste après l'explosion du Polygone qui a porté un rude coup à l'ennemi que le général de Gaulle décide de récompenser l'attitude héroïque de la capitale des Alpes, la citant en exemple. Mais c'est le 4 mais 1944 que les grenoblois apprirent la nouvelle.
Née à Bastia en 1897, Marie Reynoard fut une des grandes figures de la Résistance, diffusant en même temps la presse clandestine de l'époque : Combat, Libération, Témoignage chrétien. Elle devint une vraie locomotive pour mener une lutte sans merci contre l'occupant et ses alliés : actions spectaculaires, sabotages, acheminement de ravitaillement. Arrêtée, déportée, elle décéda à Ravensbruck dans d'atroces souffrances. Elle fut considérée comme la première dame de la Résistance et une de ses héroïnes les plus pures.
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