Nouveau Testament : questions d'histoire

La fête de Noël n'a été célébrée qu'à partir du 4ème siècle dans le monde chrétien. L'émission d'aujourd'hui s'intéresse à plusieurs sermons qu'elle a inspirés à de grands évêques comme Augustin, Grégoire de Nazianze et Grégoire de Nysse. Elle met en lumière particulièrement les différences de sensibilité qui caractérisent Noël en Orient et en Occident.

Luc commence son évangile par un parallèle étonnant entre la naissance de Jésus et celle de Jean Baptiste. Les Pères de l'Église, Augustin en particulier, ont poursuivi cette comparaison en se référant aussi aux autres évangiles. Jean Baptiste apparaîtra comme le personnage indispensable à la venue de Jésus et au déploiement de sa mission.

Les évangiles canoniques ne se sont pas tous intéressés à la naissance de Jésus : seuls Matthieu et Luc en parlent. En revanche, beaucoup d'évangiles apocryphes ont progressivement enrichi les histoires racontées à ce sujet. La foi populaire chrétienne a intégré l'ensemble de ces histoires dans l'imaginaire du Noël chrétien tel qu'il existe encore de nos jours.

A l'approche de l'Avent, "Nouveau Testament : questions d'histoire" commence à s'intéresser à ce qui s'est passé à Noël. Aujourd'hui, l'émission pose les questions les plus simples : que sait-on du lieu et de la date de la naissance de Jésus? Mais les sources sont difficiles à exploiter et les réponses à cette question sont complexes. Beaucoup de débats entre les historiens s'en suivent...

Le 3ème siècle est un temps de bouleversement dans l'Empire romain. Contrairement aux époques précédentes, l'Etat met en place une politique de déchristianisation pour renforcer l'attachement des citoyens aux divinités traditionnelles capables, selon lui, de protéger la patrie. La persécution est donc à cette époque très brutale, malgré des différences régionales sensibles.

La religion chrétienne s'est grandement construite sur "le sang des martyrs". Mais l'imagerie et les récits populaires qui décrivent les autorités romaines comme brutales et sanguinaires sont très caricaturaux : durant les deux premiers siècles (à la différence du 3ème), le pouvoir romain ne cherche pas à éradiquer le christianisme. Les persécutions du début de l'ère chrétienne sont sporadiques et ne sont pas la conséquence de l'application de lois romaines malveillantes.

La fête de la Toussaint n'a été instaurée que vers le 9ème siècle. En revanche, les chrétiens ont très tôt célébré leurs martyrs, considérés comme des héros en particulier à cause des persécutions auxquelles ils avaient à faire face. Mais qu'appelait-on persécutions ? Et qui était martyr ? Quel est le sens de chacun de ces termes et quelles sources nous informent sur les évènements qui se sont déroulés ?

Les premiers chrétiens ont très vite parlé de "résurrection des morts" et aussi, plus précisément, de "résurrection de la chair". Qu'entendaient-ils par là ? L'émission montrera, à travers des textes des Pères de l’Église, comment cette idée a évolué progressivement, dans le temps et selon les régions de l'Empire.

De quelle manière les Anciens, juifs et premiers chrétiens, pensaient-ils à la résurrection des morts ? Si l'Évangile en parle peu, Paul met particulièrement en lumière le lien entre résurrection du Christ et résurrection des morts.

Jésus était-il vraiment homme ? Oui, disent les chrétiens "orthodoxes" du début du christianisme. Mais alors, est-il aussi vraiment Dieu au même titre que le Père ? Cela semble impossible puisqu'ils ne reconnaissent qu'un seul Dieu. Quelles tensions ont alors vu le jour et comment les premiers chrétiens ont-ils essayé de les résoudre ?

Dès les premiers siècles, parmi les nouveaux chrétiens qui croyaient au Christ ressuscité, le doute s'est installé sur l'humanité de Jésus. Comment serait-ce possible que ce Fils de Dieu soit vraiment un homme ? D'où la nécessité pour les responsables de l'Eglise naissante de rappeler avec force que Dieu s'est fait chair.

Dès le début du christianisme, les responsables de l'Eglise, voulant que les textes fondamentaux soient de la plume de disciples du Christ ou de très proches de lui, ont soupçonné certains écrits de ne pas être assez anciens ni assez reliés à sa vie et à sa parole. Au cours de cette émission, on étudiera le chemin parcouru par certains livres, comme la lettre aux Hébreux ou l'Apocalypse, qui n'ont été acceptés que tardivement dans le Nouveau Testament. On verra aussi comment certains écrits ont été rejetés, sans pour autant être "hérétiques".

Certains livres du Nouveau Testament ont circulé très tôt, dès leur rédaction, non seulement à l'intérieur de communautés mais aussi entre communautés. Cette ancienneté et cet accueil de la part d'un grand nombre de chrétiens les a rendus incontournables. C'est ce qui explique que l'Eglise les a sans hésitation, semble-t-il, introduits dans le "canon". Les quatre évangiles et les lettres de Paul constituent l'essentiel de ces livres "indiscutables".

Au milieu du foisonnement de textes proposant des témoignages sur Jésus, Christ, pendant le siècle qui a suivi sa mort, lesquels ont été retenus comme officiels pour l’Église ? Qui les a choisis ? A quel moment ? Pourquoi cela a-t-il été nécessaire ? Cette émission tente de montrer comment le Nouveau Testament s’est avéré une construction progressive et étalée sur des siècles, très liée à l’évolution de la foi des communautés chrétiennes

Une question se pose au sujet de tous les textes anciens, y compris évidemment ceux du Nouveau Testament : dans quel état nous sont-ils parvenus ? Les conditions matérielles, dans ces périodes où l’oralité domine encore, sont précaires : papyrus fragiles, parchemins coûteux, copistes trop enthousiastes, parfois négligents ou peu scrupuleux... Les textes que nous lisons aujourd’hui sont des traductions de traductions de copies de copies ... A quoi pouvons-nous faire confiance ?

Qu’est-ce que le Nouveau Testament ?
Il se présente aujourd’hui à nous sous la forme d’un livre bien ordonné ; mais depuis quand ? Quels ont été les premiers textes choisis pour en faire partie ? Quels textes avaient sous la main les chrétiens des 3 et 4èmes siècles ? Cette émission tente de faire un état des lieux.

Grégoire le Grand est un moine. Jamais ses fonctions publiques ne l'ont empêché de lire et commenter la Bible, tant pour la foule des chrétiens que dans des travaux plus érudits. Particulièrement touché par les malheurs de son temps (peste, famine, guerres) il est très sensible aux personnages de la Bible qui souffrent. Son commentaire sur le livre de Job, central dans son œuvre, est remarquable sur ce point

Le dernier Père de l’Église de l'Antiquité, Grégoire le Grand, est pape à un moment où la papauté commence à prendre son essor. A la fois homme d’Église et quasiment homme d’État, c'est un diplomate, tant dans ses relations avec l'empereur et les barbares qu'avec les autres patriarcats chrétiens. Il fait entrer Rome dans une ère nouvelle

Jérôme, contemporain d'Augustin, est, contrairement à ce dernier, un traducteur plus qu'un exégète ou un théologien. L'immense œuvre de cet érudit est la Vulgate, une traduction de la Bible qui en est le texte officiel aujourd'hui encore pour les catholiques

Augustin s'est mis à la Bible assez tard, peu attiré qu'il était par son style et ses histoires souvent étonnantes... Mais quand il l'a abordée, il ne l'a plus quittée. Regard avec lui d'abord sur l'Ancien Testament, auquel il est très attaché, en particulier dans sa lutte contre les manichéens, puis ensuite sur le Nouveau Testament