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Accompagnement spirituel: "l'accompagné ne peut pas accepter n'importe quoi" rappelle Anne Mayol
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Accompagnement spirituel: "l'accompagné ne peut pas accepter n'importe quoi" rappelle Anne Mayol

RCF,  -  Modifié le 6 mars 2020
Face aux dérives de ces derniers mois, l'accompagnement spirituel dans l'Eglise est remis en cause.
Baudouin de Guillebon Baudouin de Guillebon

Ces derniers mois, la barque de l’Église catholique n’a cessé de tanguer. Scandales sexuels, phénomènes d’emprise et souvent au cœur du drame et de la relation déviante, cette idée d’accompagnement spirituel. De nombreuses personnalités, responsables de communautés, sont tombées de leur piédestal après des révélations, jusqu’à Jean Vanier. On a appris il y a dix jours qu’il profitait de la confiance de certaines femmes pour proférer de fausses théories religieuses, et abuser de celles qu’il était censé accompagner.
 

"Il y a une grande demande d'accompagnement spirituel"

De quoi pousser les autorités religieuses à réagir. Samedi prochain, se tiendra à Paris, dans la crypte de l’église Notre Dame des Champs, une journée de réflexion organisée par le diocèse de Paris, consacrée à l’accompagnement spirituel. Cela fait plusieurs mois qu’Anne Mayol prépare cette rencontre. Laïque en responsabilité au diocèse de Paris, elle a notamment été responsable de la catéchèse et de la pastorale familiale. Depuis des années, elle travaille sur cette notion d’accompagnement spirituel.

"Il y avait une réelle demande, pour faire un point sur ce qu’est l’accompagnement spirituel, sur ce que sont les accompagnateurs. Ils ne sont pas forcément des clercs. Il faut redonner dans ce contexte une place aux laïcs qui travaillent dans l’Église à ces accompagnements. Nous avons fait pour cela un audit il y a quelques mois, pour savoir ce qui se passait au niveau de l’accompagnement. Il y a une grande demande d’accompagnement actuellement, du fait du manque de repères" explique Anne Mayol.
 

"C'est le Christ qui nous éclaire"

"Dans l’accompagnement spirituel, la seule chose que nous avons à faire, c’est de mettre en communion la personne qui vient nous voir avec le Christ. Regardons l’Évangile. C’est cela qui nous guide et nous éclaire. C’est le Christ qui nous éclaire. Personne d’autre. Par le baptême, nous devenons des fils, comme le Christ est fils. C’est bien cela qu’il faut donner à l’autre et s’effacer quand il faut s’effacer" ajoute-t-elle.

Cette dernière rappelle que dans l’accompagnement spirituel, le respect de l’autre, de la personne que l’on accompagne, est important. "L’autre est en devenir, il est toujours dans un bouillonnement de vie que l’on doit respecter, selon la personne, et non pas selon ce que l’on veut nous". Elle explique par ailleurs l’importance de l’accompagnement. "Si nous voulons avancer sur le chemin du Christ, nous ne pouvons pas le faire seul. L’Église est une communauté de croyants. Nous devons nous aider les uns les autres" lance-t-elle. A condition bien sûr de ne pas dévoyer cet accompagnement.
 

"On ne peut pas faire n'importe quoi"

Pour cela, un principe, pour Anne Mayol. "On ne guide pas l’autre. Il n’y a pas de direction dans le sens de l’autorité. On n’impose pas. On avance à son rythme. On peut indiquer telle ou telle parole, tel ou tel texte de l’Évangile. Des repères" lance-t-elle. Anne Mayol est persuadée que tout le monde a besoin d’accompagnement spirituel, à condition de ne pas faire tout et n’importe quoi. D’où l’existence de plusieurs méthodes, comme la méthode ignacienne par exemple.

"Il y a une réflexion à mener pour savoir ce qu’il faut mettre en place dans l’accompagnement spirituel. On ne peut pas faire n’importe quoi. L’accompagnateur doit être accompagné lui-même. On ne peut pas être accompagnateur sans soi-même avoir un tiers qui va vérifier que l’on est sur le bon chemin" estime-t-elle. D’un autre côté, "l’accompagné ne doit pas accepter n’importe quoi non plus sous prétexte que des liens se créent. Il faut qu’il soit dans une démarche de recherche de liberté" conclut-elle.

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