"Amazonia": le voyage de Patrick Deville et son fils le long du fleuve et de ses affluents
A cette occasion, Stéphanie Gallet reçoit Patrick Deville. L’écrivain voyageur, intime du continent américain, vient de publier "Amazonia" (éd. du Seuil). Dans ce dernier roman, il nous emmène dans ses pérégrinations le long du fleuve Amazone, au cours desquelles il convoque de nombreux autres écrivains. Pour ce dernier, c’est une bonne chose que les incendies en Amazonie soient si médiatisés. "La situation n’est pas seulement écologique mais politique" explique-t-il.
L'Amazonie, "un bon lieu pour se retrouver entre père et fils"
"Des feux, il y en a toujours. Il y a des pratiques locales. Il y a une différence entre les incendies et le défrichement à grande échelle. Ces incendies peuvent être une première phase pour envoyer ensuite les bulldozers. Et il y a un grand risque car le sol amazonien est très fragile" ajoute l’écrivain, qui s’est rendu plusieurs fois au Brésil.
Dans Amazonia, Patrick Deville revient sur ce voyage effectué en Amazonie avec son fils. Un voyage destiné à reprendre les histoires père-fil que l’écrivain avait pu raconter par le passé, notamment sur les rapports avec son propre père, et sur les rapports de son père avec son père, donc son grand-père. "C’est un bon lieu pour être isolé entre père et fils. Cette remontée de l’Amazone et de ses affluents, c’était une découverte totale pour nous deux" lance l’écrivain, qui connaît pourtant très bien le continent sud-américain.
La navigation fluviale est propice à la lecture
Durant ce périple, le livre de chevet de Patrick Deville, ce sont les essais de Montaigne. Un choix réfléchi et assumé. "La lenteur de la navigation fluviale est propice à la lecture. Les essais de Montaigne, j’en connaissais pas mal de fragments. Mais jamais je ne les avais lu in extenso et dans l’ordre. Mais je connaissais cet épisode de la rencontre entre Montaigne et des Indiens à Rouen. Je voulais partir de cela" précise-t-il.
Au cours du voyage, Patrick Deville et son fils rencontreront eux-aussi des Indiens. Une rencontre un peu moins exotique que celle de Montaigne. "On estime à 700 ou 800.000 le nombre d’Indiens qui vivent encore dans la forêt sans contact avec une autre culture. Mais si on ne va pas si loin, les Indiens qui vivent près des rives, sont des Indiens acculturés" explique le voyageur.
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