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Banlieues, nouvelle tentative d’approche
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Banlieues, nouvelle tentative d’approche

RCF,  -  Modifié le 23 mai 2018
Le président de la République a appelé hier à « changer de méthode » pour les banlieues.
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Emmanuel Macron l’a dit d’emblée : il n’allait pas « annoncer un plan ville, un plan banlieues » mardi 22 mai. Tout le monde l’avait compris depuis que la tension était montée d’un cran entre l’ancien ministre Jean Louis Borloo chargé, entre autres, de faire des propositions, et l’Elysée qui trouvait ses ambitions démesurées surtout depuis qu’elles avaient été chiffrées à environ 48 milliards d’euros.

Pour ne pas donner le sentiment d’un désengagement présidentiel et pour reprendre la main, Emmanuel Macron a donc choisi hier depuis l’Elysée de  « changer de méthode », pour sortir de « l’assignation à résidence », a-t-il dit, les habitants de ces quartiers.

Belle formule, juste ambition fondée sur une critique parfois sévère de la pratique des « plans aidés « aussi âgée que moi » a dit le président. Elle qui a pourtant porté des fruits. Pas d’assistance donc, mais une « place pour les banlieues dans la République » comme l’avait expliqué Jean Louis Borloo. L’ancien maire de Valenciennes s’est réjoui des annonces du chef de l’Etat estimant après comptage, que tous les sujets de son rapport « ont été cochés ».

« L’objectif de notre politique est de faire que partout, dans tous les lieux de la République, chacune et chacun retrouve sa dignité » a expliqué le chef de l’Etat. Et d’égrener des pistes permettant dans une logique de discrimination positive aux habitants comme aux élus de faire valoir leurs droits auprès d’une instance de recours.

Même logique dans la demande adressée aux 120 plus grandes entreprises françaises de « prendre leur part » dans la lutte contre le chômage dans les quartiers (en moyenne le quart de la population y est sans emploi) et dans sa proposition de généralisation du « testing » pour vérifier qu’il n’y a pas de discrimination à l’embauche et avec 30.000 stages de troisième proposés par les entreprises et l'État.

Enfin sur les questions de sécurité, Emmanuel Macron demande que les maires soient informés de la présence, sur le territoire de leur commune, de fichés S les plus à risque dans une logique de partenariat. Pour mieux  lutter contre toutes les formes de radicalisation. Depuis les discours jusqu’ aux actes.

Comme toujours sur ce sujet et sur d’autres, les jugements sont contrastés. On peut penser que la volonté de changer d’approche a un intérêt réel. Elle peut donner des résultats en sortant les banlieues d’une logique d’assistance, pas vraiment assumée ni dans les quartiers ni par l’Etat. Mais il s’agit aussi d’un refus explicité de dégager de nouveaux moyens importants pour éviter la logique de getthos, de zones de relégation urbaine sociale et économique.

Il y a, à l’évidence, des rattrapages, y compris financiers à faire pour prétendre atteindre, comme le fait le président de la République, l’égalité réelle de traitement. L’enjeu est aussi budgétaire. Les coûts des dégâts déjà repérés dans les quartiers est, à l’évidence, bien plus élevé que leur réparation.
 

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