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Bioéthique: "ma place n’est pas dans une manifestation" estime Mgr de Moulins-Beaufort
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Bioéthique: "ma place n’est pas dans une manifestation" estime Mgr de Moulins-Beaufort

RCF,  -  Modifié le 11 septembre 2019
Crise interne, révision des lois de bioéthique. La rentrée est chargée pour l’Eglise catholique en France, et pour son nouveau président, Mgr Eric de Moulins-Beaufort.
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L’Église catholique fait aussi sa rentrée. L’occasion pour RCF de recevoir Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Évêques de France (CEF), archevêque de Reims. Ce dernier est à la tête de l’Église de France après avoir été élu par ses pairs au printemps dernier, à Lourdes. Une élection qui s’est tenue alors que l’Église catholique traversait une crise importante avec la révélation de scandales pédophiles et d’abus sexuels sur des religieuses.
 

"Le Christ nous demande d'être des serviteurs, non des maîtres"

"Nous avons des choix à faire. Tout ce qui était caché a été révélé au grand jour. Personnellement, jusqu’en 2016, je n’ai aucune connaissance de tout cela. Maintenant, tout ceci est connu. Il faut continuer à le mettre à jour le plus possible. Pour ma part, je pense que c’est un moment de l’action de Dieu. Il veut purifier son Église, et il nous offre la chance de le faire. C’est rude, c’est décapant, mais nous avons besoin de le faire" ajoute l'archevêque de Reims.

Plus largement, Mgr Eric de Moulins-Beaufort estime que religieux et fidèles laïcs ont à travailler davantage ensemble. Quitte à mieux expliquer la nature du pouvoir spirituel. "On se rend compte que dès qu’un prêtre a un certain comportement, il va user de son pouvoir spirituel pour créer autour de lui un univers dans lequel il va pouvoir abuser. Il faut que nous regardions mieux ce qu’est ce pouvoir spirituel. Le Christ nous demande d’être des serviteurs, mais non des maîtres" analyse-t-il.
 

Bioéthique: "cela fait longtemps que nous réfléchissons sur ces sujets"

Dans un tel contexte, on ne peut s’empêcher de se poser la question suivante : comment l’Église peut-elle porter une parole crédible ? D’autant plus lorsqu’elle évoque le cas des enfants, avec la révision de la loi de bioéthique. Pour le nouveau président de la Conférence des Évêques de France, "il faut quand même le faire. Nous sommes sollicités. Nous répondons. Sur ces sujets, cela fait longtemps que nous réfléchissons. Au-delà de la loi, l’enjeu, c’est l’attitude profonde de nos concitoyens vis-à-vis de la technique médicale, de la justice, des enfants".

Sur la question de l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, sur l’élargissement de la recherche sur l’embryon, sur la congélation des ovocytes, l’Église oppose une fin de non-recevoir, au nom du respect de l’être humain. "Qu’est ce qu’un être humain ? Chaque fois que l’on révise ces lois, on rabote un peu les barrières que l’on avait mises sur l’expérimentation sur les embryons. On nous dit qu’on n’ira pas plus loin, et sept ans après on va plus loin. Sur l’extension de la PMA, c’est la remise en cause du fait qu’un être humain vient d’une lignée féminine, et d’une lignée masculine" lance Mgr Eric de Moulins-Beaufort.
 

"Je n'irai pas manifester le 6 octobre"

"Ce qui me rend triste, c’est qu’un système culturel fasse croire aux gens que la technique médicale et la technique juridique vont résoudre toutes les souffrances. C’est faux. On ne fera jamais que déplacer la souffrance. Le désir d’enfant n’est pas un absolu. L’absolu, c’est la vie éternelle. On ne fabrique pas d’enfants pour vivre. C’est une possibilité, une liberté. Une autre fécondité est possible. Les enfants ne sont pas portés par le désir des parents" rappelle le président de la CEF.

Et de conclure, face au calendrier législatif qui se profile, concernant la révision des lois de bioéthique : "je ne veux pas que sous prétexte d’un débat serein, il n’y ait pas de débat du tout. Il faut au contraire nourrir ce débat. Les catholiques sont des citoyens comme les autres. Ils peuvent ne pas être d’accord avec les moyens politiques. Cela n’empêche pas qu’il faut se respecter mutuellement. Je n’irai pas manifester le 6 octobre. Ma place n’est pas dans une manifestation. Mais à chacun d’employer les moyens politiques qu’il a envie d’employer".

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