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Bioéthique: pour le père Thierry Magnin, "il nous faut continuer d'expliquer le plus simplement possible"
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Bioéthique: pour le père Thierry Magnin, "il nous faut continuer d'expliquer le plus simplement possible"

RCF,  -  Modifié le 3 mai 2018
​La première étape des États Généraux de la Bioéthique a pris fin lundi soir. Cette première consultation citoyenne se termine après trois mois, et une forte participation.
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Et ce sont surtout les thèmes de l’assistance médicale à la procréation et à la fin de vie qui ont mobilisé les débats. "Nous avons eu l’occasion de partager des arguments divers et variés entre les différentes familles philosophiques, religieuses. C’est un moment de liberté. Ce n’est jamais parfait. Mais tous ceux qui voulaient s’exprimer ont pu le faire dans une forme de sérénité. Globalement, c’est quand même un beau succès et c’est tout à l’honneur de notre pays d’organiser ces États Généraux de la Bioéthique. Je n’ai pas vu ça dans beaucoup d’autres pays" explique le Père Thierry Magnin, recteur de l’Université catholique de Lyon (UCLy), théologien, et physicien.
 

Bioéthique: "il nous faut continuer d'expliquer le plus simplement possible"

La mobilisation citoyenne fut au rendez-vous pour cette première partie des États Généraux de la Bioéthique, même s’il est parfois difficile d’intéresser tout le monde sur ces sujets. "Je ne pense pas que le Français moyen soit directement concerné par ces États Généraux. Je le regrette. Lorsque nous avons fait notre rencontre à Lyon, nous avons eu du monde, mais RCF a présenté un microtrottoir où le journaliste était allé interroger des gens dans la rue. Et les personnes étaient très loin de tout ça. On a progressé, mais il nous faut continuer d’expliquer le plus simplement possible. Et les fiches de l’Église catholique sont des moyens pédagogiques importants pour cela" lance-t-il.

Néanmoins, avec cette première étape, on s’est éloigné quelque peu du débat de passionnés et d’experts. "On a progressé légèrement. Je me souviens des Etats Généraux de 2009-2010. Il y a eu des débats militants qui n’ont pas grand intérêt, mais il y a eu des débats où l’on recherchait le bien commun, et cela allait au-delà du fait de contrer les arguments de l’autre" précise le père Thierry Magnin.
 

Du désir au "droit à"

La fin de vie a suscité de nombreuses contributions, sur le site des Etats Généraux de la Bioéthique. Mais l’autre sujet d’importance pour les personnes qui se sont mobilisées, ce sont les aides médicales à la procréation. "C’est la question qui fut la plus clivante. L’ouverture de la PMA à toutes les femmes va dans le droit fil, en particulier pour les homosexuels, du mariage pour tous. Elle était attendue de ce côté-là. Et là s’affronte le désir d’enfant, et puis le droit à l’enfant. C’est l’un des points clés. On droit vraiment réfléchir avant de faire des lois comme ça. Est-ce que tous nos désirs, lorsque nous les avons, et que nous ne faisons de mal à personne, doivent se transformer en "droit à" ?" s’interroge le théologien.

Le père Thierry Magnin rappelle qu’en éthique, il est fondamental de porter un jugement sur une situation, et non pas sur des personnes. "On peut tout à fait comprendre les désirs, et les respecter profondément. Mais entre le désir individuel et la loi générale qui va édicter la normalité", il y a un fossé pour le recteur de l’UCLy. Malgré ses réserves sur certains sujets, le père Thierry Magnin tient cependant à rappeler que la science le fait encore rêver. "Aujourd’hui, quand on voit un chirurgien qui arrive à faire de la micro-chirurgie avec un casque de réalité virtuelle, c’est au service de l’humanité. Puisque les technologies existent, il faut les utiliser. Oui mais comment ?" conclut-il.

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