Accueil
Brexit: une nouvelle étape dans les discussions
Partager

Brexit: une nouvelle étape dans les discussions

Un article rédigé par Florence Gault - RCF,  -  Modifié le 18 octobre 2018
Les vingt-huit sont à Bruxelles depuis mercredi. Ce qui devait être un sommet décisif pour le Brexit ne sera finalement qu’une étape de plus dans les discussions.

Brexit: les négociations au point mort

Deal or no deal ? That is the question ! Si l'Union européenne croit toujours possible de parvenir à un accord négocié avec Londres pour la sortie du Royaume-Uni, elle se prépare aussi à un échec. C'est ce qu'ont annoncé les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays européens lors d’une réunion préparatoire à Luxembourg mardi.
 
Le week-end dernier, des discussions de dernière minute n'ont pas suffi à débloquer ces négociations entre Londres et Bruxelles, qui continuent de buter sur la question du sort de la frontière irlandaise. D'ailleurs, il va nous falloir retenir un mot : backstop.  Nous allons beaucoup l'entendre dans les jours et les semaines qui viennent, car c’est la clé du succès, ou de l’échec, de la négociation de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
 

La question irlandaise au coeur des débats

 Ce mot est intraduisible en français, ou alors comme "filet de sécurité", ce qui n’est pas plus explicite ! Backstop est le système imaginé par Bruxelles pour éviter d’ériger une nouvelle frontière entre les deux Irlande, une fois que le Royaume-Uni aura quitté l’Union européenne, le 29 mars prochain. Dans les faits, les 27 estiment que l’Irlande devrait rester dans l’union douanière et le marché unique, sans date limite.

Une solution intolérable aux yeux du gouvernement britannique qui avait pourtant accepté cette solution en 2017. Aujourd’hui il estime que cela remettrait en cause l’intégrité du Royaume-Uni et de son marché. Pour Camino Mortera-Martinez du Centre pour une réforme européenne, un think tank anglais, le Royaume-Uni n'a pas compris l'importance de ce sujet dans les négociations avec l'Europe.
 

Un vrai casse-tête pour les marchandises et les autorités

 Le risque de rupture est aujourd'hui bien réel. Le "hard Brexit" que souhaitent une partie des pro-Brexit est clairement sur la table, avec des conséquences monumentales sur les échanges commerciaux, l’approvisionnement, les flux financiers. Un "no deal" voudrait notamment dire en France des milliers de camions qui vont traverser le pays pour rejoindre le Royaume-Uni, avec pour conséquence, un besoin supplémentaire de douaniers.
 
C'est un vrai casse-tête pour les marchandises. Et pour les autorités. Car il va falloir rétablir les contrôles dans les ports et au niveau du tunnel sous la Manche. Dans la configuration d'un Brexit dur, tout devra être prêt au lendemain de ce fameux 29 mars 2019, date effective du Brexit.

C’est un sujet de préoccupation, notamment à Calais. Sur place, on craint que la ville ne se transforme en une sorte d’entonnoir. Si pour chaque camion qui franchit le Tunnel sous la Manche, les contrôles sont augmentés de deux minutes, cela engendrera pas moins de 27 kilomètres de files d’attente sur les autoroutes à Calais et à Douvres. Un véritable cauchemar des transporteurs routiers. Pour le préfet du Pas-de-Calais, Fabien Sudry, les défis sont très grands.
 

Anti et pro Brexit s'affrontent en Grande-Bretagne

 Certains Anglais espèrent encore pouvoir annuler la sortie de l’Union européenne, et multiplient les manifestations et le lobbying. C'est ainsi que le collectif "People's vote" a vu le jour en avril dernier, à l'initiative de quatre membres du Parlement. Leur idée est de demander un nouveau vote sur l'accord qui serait obtenu entre l'Union européenne et le Royaume-Uni. Pourtant, Theresa May, à plusieurs reprises, a balayé cette hypothèse, estimant que cela reviendrait à "trahir le résultat du référendum".

Et pour répondre à cette mobilisation, depuis quelques mois, les pro-Brexit commencent eux aussi à s’organiser. La plateforme Leave Means Leave (en français "partir signifie partir"), favorable à un retrait du Royaume-Uni de l’UE sans concession, est née en 2016. Elle est aujourd'hui composée de nombreuses personnalités politiques.

Cette campagne a été fondée par l'entrepreneur immobilier britannique Richard Tice et le consultant en affaires John Longworth. Ce dernier a été directeur général de la Chambre de Commerce Britannique de septembre 2011 à mars 2016. Pour John Longworth, il faut assumer le choix qui a été fait lors du référendum de 2016. A noter que samedi  prochain, une marche anti-Brexit aura lieu à Londres à l'initiative du collectif "People's vote". Deux ans et quatre mois après le référendum sur la sortie de l’UE, rien n’est encore clair ni confirmé.

 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don