Chefs d'entreprise

Récemment intervenu devant un parterre de chef d’entreprises, on trouva mon propos… culpabilisant ! Dans mon intervention, il était question d’écologie et de développement durable. Où l’on n’a trouvé mon propos culpabilisant. Allons bon ! A l’heure où la biodiversité s’effondre partout dans le monde, y compris en France, j’avoue avoir été très étonné de ce reproche. Je pensais m’adresser à un public de responsables avertis, conscients des enjeux et décidés à s’investir. Peut-être me suis-je mal exprimé ? Ou alors, c’est parque que j’ai du mal à prendre les chefs d’entreprises pour des enfants qu’il ne faudrait surtout pas brusquer ou heurter. En tout cas, erreur d’appréciation de ma part.
 
Bien sûr, les chefs d’entreprises font des efforts, d’autant que la législation devient de plus en plus drastique en matière de protection de l’environnement. Mais il s’agit là d’un service minimum et il me semble que c’est quand même la moindre des choses que de respecter la loi, non ?
 
D’ailleurs, je connais des chefs d’entreprises qui ont d’ores et déjà adopté une posture volontairement pro-développement durable ; ils sont, certes, encore très minoritaires mais les choses bougent. Et je peux vous assurer qu’ils ne vivent pas dans un monde de bisounours…
 
Ce que je propose aux chefs d’entreprises c’est, d’abord, de prendre acte d’une situation qu’ils ne peuvent plus ignorer. Ensuite, de changer leur perception de l’écologie et de la considérer pour ce qu’elle est : la science de la vie, voire de la survie ! Enfin, de faire preuve de créativité, d’inventivité et d’initiatives - toutes ces qualités habituellement reconnues aux chefs d’entreprises - pour innover en matière d’écologie. Non plus parce qu’elle serait une contrainte coûteuse mais parce qu’il s’agit d’un fabuleux défi ! A la fois enthousiasmant sur le plan managérial mais aussi très positif pour l’image même de l’entreprise.
 
Il y a une foultitude d’actions à mener, de la plus simple à la plus complexe. Depuis le café bio et équitable de la machine à café en passant par une gestion écologique des abords pour les rendre propices aux insectes et aux oiseaux, des menus bio et locaux au restaurant d’entreprise jusqu’à la mise en place d’une politique « zéro déchet » ou l’approvisionnement en énergie 100% renouvelable.
 
Mais lorsqu’à la pause, j’ai fait remarquer que les gobelets en plastique pouvaient être remplacés par des gobelets en carton compostable et qu’il m’a été rétorqué - je cite : « on n’a pas la main sur ce type de choix » je me suis dit que là, le changement de paradigme n’est pas pour demain. Espérons qu’il soit pour après-demain…