Clarification par l’Europe

L’Union européenne revient dans le débat. Marine Le Pen a tenté de reprendre pied en la dénonçant.
 
Partout en Europe, l’affrontement est engagé entre les partisans d’un essor de l’Union et ceux qui plaident pour son effacement progressif. De la Hongrie à la Pologne, en passant par l’Italie ou l’Autriche, des forces politiques récemment arrivées au pouvoir tentent d’actualiser la rhétorique traditionnelle de l’extrême droite. La France n’est pas épargnée par ce phénomène. Une partie de la droite et l’extrême droite creusent un sillon anti-européen et anti-migrants, prétendant substituer à l’intégration européenne une Europe de nations souveraines passant des accords gré à gré ou tentent comme Viktor Orban de fonder une « Europe nationaliste ».
 
Cette logique, si elle devait l’emporter conduirait à un recul des coopérations, déjà si compliquées aujourd’hui. C’est ce rêve d’un grand rapprochement européen avec d’autres formations d’extrême droite, arrivées au pouvoir en alliance avec une partie de la droite, qu’a caressé, dimanche à Fréjus, Marine Le Pen.
 
En Europe, comme en France, les termes du débat sont ainsi clairement posés. Ceux qui ne partagent pas cette vision seraient sans doute bien inspirés d’imaginer un projet à opposer à cette menace. Emmanuel Macron a tenté à au moins trois reprises d’enclencher une dynamique visant à « refonder l’Europe ». Mais au sein de l’Union, il ne peut plus guère compter sur le soutien d’Angela Merkel, confrontée aux résistances d’une partie de son camp.
 
En France, la droite est, là aussi, très divisée. On l’a vu la semaine dernière quand était examiné au Parlement européen, le cas Orban. « La majorité des élus Républicains au sein du PPE n’a pas voté les sanctions » a protesté Valérie Pécresse. Deux anciens premiers ministres Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin ont condamné ces compromissions. Reste désormais à organiser cet indispensable sursaut. Et à se rassembler, à droite et à gauche.