Comment les pauvres peuvent transformer nos sociétés

Qui sont les pauvres ?

"Ce que l’on a compris, c’est qu’un pauvre est avant tout quelqu’un qui subit des privations. Ce n’est pas simplement quelqu’un qui ne gagne pas suffisamment. Il y a un certain nombre d’indicateurs qui existent et qui permettent de mesurer avec finesse quelles sont toutes les privations qui sont subies par les pauvres" explique Gilles Dufrénot, chercheurs en Sciences économiques à l’Université d’Aix-Marseille, auteur de « Les pauvres vont-ils révolutionner le 21ème siècle ? » (éd. Atlande).
 

On est dans une société capitaliste. Comment fait-on pour la transcender ?

"Actuellement, le capitalisme est en train de connaître de grandes mutations qui vont modifier notre vie. Historiquement, ce que l’on observe, c’est que pendant ces périodes de mutation, les rapports sociaux changent. Et l’idée c’est que les pauvres peuvent être des acteurs de ce changement, et peuvent inspirer de nouvelles façons de produire, de communiquer, d’échanger" ajoute l'économiste.
 

Ce sont aux pauvres d’agir ?

"L’idée c’est d’aller au-delà de l’aide. Ce ne sont pas d’autres personnes qui font pour les pauvres, mais les pauvres qui font pour les autres. Notre rôle est d’accompagner, et d’aider les pauvres à être acteurs de nos économies, de nos sociétés" précise Gilles Dufrénot.
 

L’économie collaborative participe à ces changements ?

"Oui. Et il s’agit vraiment d’une révolution. Grâce à l’économie collaborative, on prend conscience qu’il faut dissocier le droit de propriété et le droit d’usage. L’économie collaborative permet de ne pas être riche, mais de pouvoir avoir accès à des biens de qualité. C’est très intéressant. Dans une société, il y a des inégalités de revenus, et ces dernières n’impliquent pas forcément des inégalités de niveau de vie" conclut Gilles Dufrénot.