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Coronavirus: le marché ne peut pas nous sauver
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Coronavirus: le marché ne peut pas nous sauver

RCF,  -  Modifié le 2 avril 2020
En plein cœur de la pandémie, l'État semble reprendre ses droits, l'ultralibéralisme est repoussé: c'est un retour au réalisme politique.
RCF - Baudouin de Guillebon RCF - Baudouin de Guillebon

Aura-t-il fallu passer par une telle épreuve pour enfin comprendre que ce que la vulgate ultralibérale tentait de graver dans le marbre n’était qu’un fantasme ? Non ! le laissez-faire ne suffit pas pour gouverner en fonction du bien commun. Non ! les marchés ne font pas une politique.

Nous avions tellement entendu que la mondialisation était inarrêtable et nous nous rendons compte que face à la pandémie, nous sommes incapables de nous approvisionner en masques, en tests, et on le sait maintenant, en médicaments essentiels pour les patients les plus touchés. Nous expérimentons que la mondialisation ne résout pas tout. Nous avions tellement entendu que les normes de Bruxelles sur les déficits publics constituaient un décret sacro-saint que nous avons taillé dans l’essentiel, et notamment notre système de santé, naguère le meilleur du monde, aujourd’hui à deux doigts de s’effondrer et ne tenant que par l’héroïsme du personnel. Et l’on constate qu’on peut déroger sans problème aux règles européennes.

Nous redécouvrons avec stupeur qu’il existe une politique économique. Et que si un État n’a pas vocation à se substituer à l’entreprise privée, il est de son devoir de protéger des pans d’activité nécessaires au vivre-ensemble. Que seul l’État peut agir pour le bien commun car il est au service de la collectivité nationale et non d’intérêts financiers. Nous nous rendons compte également que la nation est encore le cadre politique dans lequel des décisions de salut public peuvent être prises et que ni le libre-jeu du marché, ni une Europe totalement obnubilée par les questions financières, ne peuvent s’y substituer. Nous réapprenons que la politique est un réalisme, ce que les idéologies du progressisme et de la mondialisation avaient oublié. Pourtant, la nation n’est pas un absolu. Le croire serait tomber dans l’idéologie inverse. Personne n’est complètement autonome. Les dangers qui menacent notre planète méritent une coopération mondiale que ce soit le péril écologique, les questions migratoires, les injustices sociales ou la paix. Mais cette réponse mondiale ne peut être construite qu’à partir des nations qui sont le lieu où s’exerce le politique et où les peuples pourront demain dire leur volonté d’un nouveau modèle de société.

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