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Coronavirus : plutôt qu'un après, un long pendant
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Coronavirus : plutôt qu'un après, un long pendant

RCF,  -  Modifié le 8 septembre 2020
Alors que tous se préparent à vivre le déconfinement dans un monde d'après, Philippe Royer nous invite à penser d'abord le présent, à mieux le comprendre pour comprendre la situation.

Plutôt qu’un « après », il y aura d’abord un long « pendant ». Nous rêvons tous du monde d’après mais parler du monde d’après traduit une incompréhension de ce que nous vivons, qui dès lors est caractérisé avec le mauvais modèle mental. Dans ce modèle, l’épidémie de coronavirus est vue comme un événement désagréable mais relativement bref. Mais rien n’est moins sûr. L’épidémie a débuté en Chine se développe aujourd’hui progressivement dans le monde entier, pays après pays dans une espèce de long tsunami. Par ailleurs, ce qui se passe est à resituer dans un temps long de mutation commencé avant la crise financière de 2008, suivie de la crise du réchauffement climatique puis désormais suivie d’une crise sanitaire puis économique. Plus de 20 millions d’américains sans filet de sécurité ont perdu leur emploi. En France, l’état et notre système génèrent un effet décalé des conséquences économiques.
 
J’échangeais jeudi dernier avec 4 penseurs dont Marc Halevy un physicien par ailleurs philosophe spécialiste de la modélisation de ce type de phénomène. A cette question de la fin du cycle il donnait une projection à 2030. Parler du monde d’après est intéressant et les Entrepreneurs et dirigeants chrétiens y contribuent en portant l’économie du bien commun mais veillons à ne pas oublier le monde de maintenant. Car chacun l’aura compris, nous ne pouvons agir que dans l’ici et maintenant, en acceptant ce qui est ici et maintenant, à partir de ce que nous avons sous la main et en fonction de la façon dont se déroulent les événements. Cela voudrait dire agir encore 10 ans au milieu de chaos et d’effondrements successifs par vague mais aussi d’initiatives encourageantes pour faire émerger un nouveau modèle mais la bonne question est au service de quoi devons-nous œuvrer au présent ?
 
Mais quid  de ce monde d’après dont on parle tant ? Le cycle actuel qui aura duré plusieurs siècles pourrait se terminait dans une dizaine d’années. C’est le crépuscule de l’Homme tout puissant, l’échec de l’Homme au service de l’Homme qui pensait trouver la suite dans le transhumanisme symbole du toujours plus. Ce virus a rappelé à l’homme sa fragilité et sa finitude. N’attendons pas des institutions la solution moyen terme, elles gèrent l’urgence et ont dans leur ADN de revenir au monde d’avant. Les milliards actuellement distribués et souvent nécessaires cherchent à sauver le monde d’avant pour éviter un chaos trop brutal. Le modèle émergent qui fera sens viendra des initiatives citoyennes contagieuses de ceux qui seront libres d’entreprendre différemment, ici et maintenant. Pour les chrétiens animés d’y contribuer, avant de passer à l’action, pensons à accueillir dans la prière, l’Esprit Saint qui sait mieux que nous ce qui est bon pour nous et pour le monde.
 

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