Accueil
Covid-19 : N'oublions pas le personnel des EPHAD
Partager

Covid-19 : N'oublions pas le personnel des EPHAD

RCF,  -  Modifié le 8 septembre 2020
​En plein pic de la pandémie, Philippe Royer voulait ce matin alerter sur la situation dramatique de certains Ehpad.
RCF RCF

Dans tous établissements y compris ceux qui ne sont pas touchés à ce jour par des cas de Covid 19, le personnel soignant doit gérer la coupure du lien humain avec les proches, l’angoisse de mourir sans sa famille. La charge humaine est extrêmement anxiogène. Mais lorsque c’est le cas, et pas uniquement dans l’Est de la France, l’arrivée du Covid 19 ressemble au cauchemar ! En effet, ces établissements et les personnels doivent gérer les personnes de leur mieux sans avoir les équipements nécessaires pour prendre en charge et sans pouvoir hospitaliser les résidents. L’heure est la compassion. Chacun fait de son mieux, mais comment arriver à autant d’inhumanité. En cela nous sommes vraiment dans un moment compliqué, dès que vous êtes morts, juste quelques proches peuvent vous accompagner vers votre dernière demeure et très souvent il faut accepter une courte prière au cimetière ! Certains enfants ne peuvent accompagner un parent defunt.
 

Les EDC ont des membres dirigeants d’ EHPAD

 
Certains en tant qu’entrepreneurs, d’autres comme dirigeants.  J’ai reçu samedi le témoignage d’un membre EDC samedi qui dirige plusieurs établissements dans l’ouest de la France. Il me dit c’est un vrai cauchemar, 10 résidents morts et 20 autres semblant positifs dans un même établissement. "Je ne retrouve plus du tout le sens d’accompagnement de la fin de vie que j’étais venu chercher en venant travailler dans ce secteur d’activité."  Il m’interroge et me livre le sentiment de devenir complice d’une forme d’euthanasie !  Heureusement, me dit-il,  nous nous soutenons avec la directrice de l’établissement pour passer l’épreuve soudés.
 
Je lui ai répondu par la compassion, car il y a des moments, ou nous sommes démunis. Il faut déjà commencer par accueillir cette souffrance devenue insupportable. Puis je me suis mis en union de prières et je lui ai rappelé que quand le plus dur nous attend, il faut commencer par prier longuement pour que Dieu nous donne la force de faire face à l’insupportable, qu’il nous donne une forme de paix et des grâces de consolation. 2 jours après avoir fêté les Rameaux, nous avons pu nous remémorer que seul Jésus qui a tant souffert, qui a été flagellé, humilié et crucifié pour porter la souffrance des hommes peut comprendre l’incompréhensible et consoler.
 
Le moment actuel est à la compassion et à la gestion de la crise. Mais viendra peut-être le temps de savoir si ceux qui le peuvent ne devraient pas garder leurs ainés chez eux. Je veux rendre hommage ce matin à ma maman et mon papa qui ont hébergé mon grand-père chez eux pendant plus d’une vingtaine d’années. Ce grand père, Pèpère Cappelle, a été heureux et joyeux et il est décédé dans la paix dans sa 107 ème année. Cela fut parfois source de contraintes que de prendre en charge un parent, moins de liberté, moins de sortie, mais ma maman m’a dit récemment que ce fut une des plus grandes joies de sa vie!
 
 
 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don