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​Culture et insertion
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​Culture et insertion

RCF,  -  Modifié le 18 octobre 2019
‘Si La culture est ce qui reste quand on a tout oublié’ (Edouard Herriot), que représente-t-elle pour les oubliés de la Société ?

La dimension culturelle est trop absente dans les parcours d’insertion. Que d’hommes en difficulté voient leur avenir se dérober pour ne point se sentir relier à une histoire.
 
Il me souvient de l’invitation du Ministère de la Culture ouvrant les portes de grands musées à des personnes jugeant que ces lieux leur étaient inaccessibles pour être réservés à l’élite. Que de liens par une telle appréhension se délitent.
 
Quelle ne fut pas ma surprise, mon émerveillement devant Adisor qui, ayant connu la rue et sa brutalité, vécut une métamorphose pour entrer dans un magnifique bâtiment dont jamais il n’aurait pu imaginer l’ouverture. Il prenait connaissance d’une histoire dont le partage lui témoignait un signe de fraternité.
 
Quand la culture manque, c’est une corde vibratoire qu’on fait taire, privant la personne et la Société d’une mosaïque des talents et de cette polyphonie créatrice d’harmonie.
 
Le social est empêtré dans trop de réglementations laissant peu de place au surgissement des possibles. Les certitudes cloisonnent et font naître des dispositifs qui classent et séparent.
 
Habitat et Humanisme ne veut pas produire du logement social mais bâtir une Société reliée par la fraternité. L’habitat est un formidable moyen pour marquer l’égale dignité de chacun, sous réserve de l’évaluer à l’aune des richesses, à commencer par les ouvertures dont la culture est porteuse.
 
Que de barrières construites en privant des enfants de l’initiation à la musique, au chant, à la danse, à la chorégraphie, à l’art pour n’avoir pas l’idée du manque et du préjudice qui leur sont ainsi causés. Le Président de la République, lors de la présentation de son plan contre la pauvreté le 13 septembre 2018, soulignait fort justement, en référence à Saint Exupéry s'adressant à Gilbert Cesbron : on assassine Mozart parce qu’on ne croit pas qu’un enfant pauvre puisse le devenir.
 
Il nous faut refuser cette idée toute faite se révélant une défaite sociétale, destructrice de l’avenir. Des enfants - ayant subi pendant des années une privation de logements pour se trouver dans des bidonvilles niant et saccageant leur corps- ont trouvé avec la chorégraphie la grâce de se mouvoir, jamais étrangère à l’estime de soi.
 
Je cite le nom de Michel Hallet, chorégraphe, qui a rendu possible cette aventure, fondatrice de nouveaux possibles.
 
Rester attentif au pouvoir d’agir en le partageant, n’est-ce pas faire place à la culture ?

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