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​Cyrano de Bergerac : l’âme et le corps, tout un théâtre !
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​Cyrano de Bergerac : l’âme et le corps, tout un théâtre !

RCF,  -  Modifié le 4 décembre 2018
Laurence Devillairs vous propose sa chronique philosophie.
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Je ne reviendrai pas sur les commémorations de l’armistice de 1918, mais, peu de temps après la signature de cet armistice, le 2 décembre 1918, est mort le dramaturge français : Edmond Rostand. Cyrano de Bergerac… Cette pièce du XIXe siècle qui se donne des airs de Molière, et même de Racine. Cet hommage du XIXe siècle au siècle de Descartes. Car Cyrano de Bergerac est une pièce de théâtre qui se veut cartésienne.
 
Pourquoi ? C’est une histoire d’amour, pas un cours de philosophie cartésienne…
 
Eh bien, si, c’est une leçon qui se veut cartésienne. Pourquoi ? Parce qu’Edmond Rostand y met en scène la séparation, de quoi ? De l’âme et du corps. Toute l’intrigue tourne autour de cette séparation : on peut avoir de l’esprit sans avoir un beau corps, et c’est un drame. On peut avoir une belle allure sans avoir une grande intelligence, et c’est une tragédie. Et ne répète-t-on pas que c’est Descartes qui a signé ce divorce entre l’âme et le corps, entre le physique et le spirituel ? Ne répète-t-on pas que c’est bien sa faute à lui, Descartes, si nous autres occidentaux, vivons selon deux plans séparés : celui de la chair et celui de l’esprit ?
 
Je sens que vous allez nous dire que ce n’est pas vrai, et que Descartes est innocent…
 
Cette séparation du corps et de l’esprit n’est pas cartésienne… Elle est française. Tout l’art de la séduction à la française consiste, en effet, à faire comme si nous n’avions pas de corps, comme si nous n’étions pas la proie de désirs charnels, insistants et bouillonnants. A faire comme si l’amour était la grande affaire de l’âme, et pas du corps, de ses fièvres et de ses passions.

Il y a toujours en nous un Cyrano qui veut être aimé pour son esprit, et pas pour son corps. Mais Descartes n’y est pour rien, lui qui, au contraire, a toujours revendiqué qu’être cartésien, c’était vivre pleinement, corps et esprit : "(…) pendant que vous n’aurez point de mes nouvelles, vous croirez toujours, s’il vous plaît, que je vis, que je philosophe, et que je suis passionnément".
 

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