Accueil
De bons hôtels pour mieux accueillir les insectes
Partager

De bons hôtels pour mieux accueillir les insectes

RCF,  -  Modifié le 5 novembre 2019
Les ruches domestiques dans les villes présentent des risques pour les autres insectes pollinisateurs : c'est tout un écosystème qu'il faut repenser

Installer une ruche, c’est une action à haute valeur symbolique parce que la prospérité des abeilles signifie que l’environnement est bon pour les insectes pollinisateurs, qu’il est sain.
En raison de ce côté symbolique et aussi bien maîtrisé, on a mis des ruches un peu partout et donc introduit des abeilles domestiques dans l’environnement urbain. Environnement qui est pauvre en fleurs disponibles pour les pollinisateurs. Du coup, les ressources alimentaires deviennent insuffisantes pour nourrir à la fois ces abeilles domestiques et les centaines d’autres espèces d’insectes, abeilles, bourdons et autres, qui tentent de butiner dans le même environnement. Cette situation a été mieux anticipée à Lyon grâce à l’association Arthropologia, spécialiste des abeilles sauvages, où on n’installe plus de ruches dans l’espace public.

Il faudra renoncer au petit pot de miel produit sur le toit du ministère, mais on va faire bien mieux. Au lieu de mettre des ruches, on peut installer des hôtels à insectes. Il en existe de toutes les tailles, pour accueillir un nombre plus ou moins grand d’espèces. Certes elles ne produiront pas de miel, mais ce seront cette fois des espèces sauvages, beaucoup plus nombreuses et plus variées. Elles sont vraiment la biodiversité en danger. En France, on a neuf cents espèces d’abeilles et de bourdons sauvages. Ce sont eux qu’on va voir revenir au lieu de trouver partout sur nos massifs toujours la sempiternelle « abeille domestique ». Et c’est aussi plus intéressant parce que parmi ces espèces, certaines pollinisent même des plantes que les abeilles domestiques délaissent.

Mais si on leur installe des gîtes, elles aussi vont faire face au manque de ressources alimentaires.

Il faut bien sûr prévoir le gîte et le couvert. Mais c’est la même chose si on met des ruches. Ces actions n’ont de sens que si on travaille sur la végétalisation. Ce n’est pas tout de limiter le nombre de ruches parce qu’il y a peu de fleurs, il faut augmenter le nombre de fleurs. En ville nous avons besoin de beaucoup plus de vert, de plantes sauvages indigènes, adaptées à nos abeilles et à nos bourdons. Ces ressources favoriseront les pollinisateurs, qui vont prospérer, circuler entre ville et campagne et favoriser en retour une diversité croissante de plantes, dont nos cultures, mais ne voyons pas tout sous l’angle utilitaire. On peut planter soi-même, mais aussi, puisque les élections locales approchent, demander à nos candidats de travailler sur le sujet : verdure, gîte et couvert pour les insectes. Tout le monde y sera gagnant.

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don