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Dénoncer les violences sexuelles sur les femmes autistes
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Dénoncer les violences sexuelles sur les femmes autistes

RCF,  -  Modifié le 30 juin 2020
Les violences faites aux femmes touchent aussi les personnes en situation de handicap et notamment les femmes autistes.
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« Un éducateur, qui abusait d'une jeune fille autiste, condamné à cinq ans de prison ».

Ce titre du gratuit 20 minutes fait froid dans le dos. Aucune envie de lire cette brève qui suscite le dégoût. Une phrase surlignée de sa maman accroche néanmoins la vue : « c’était tellement facile de profiter d’elle ».

Cette phrase résume à elle seule le drame de nombreuses femmes autistes : selon une enquête récente menée par un psychiatre et une psychologue, révélée par le site Street Press, 88 % des femmes autistes de haut niveau, comprenez sans déficit intellectuel, ont été victimes de violences sexuelles. Vous avez bien entendu, Stéphanie, 88%, et dans près de la moitié des cas, la première violence a eu lieu avant 14 ans.

Selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch « leur difficulté à identifier les comportements violents, à comprendre la notion de consentement, à s’opposer et à se défendre, exposent les femmes autistes à un risque jusqu’à dix fois plus élevé ». C’est ce qui est arrivé à Sophie, autiste Asperger : « Il me répétait sans cesse « tu me plais, j’ai envie de toi ». Moi je comprenais qu’il avait envie de passer du temps avec moi, je n’ai pas pensé au sexe. Quand je me suis retrouvée seule avec lui, il m’a sauté dessus ».

Beaucoup d'obstacles avant de porter plainte

Chez les femmes autistes, sidération et dissociation sont particulièrement marquées, explique la psychiatre Muriel Simona : « Elles peuvent tomber dans un sentiment d’étrangeté, avec une impression d’être spectatrice. Cela peut aller jusqu’à l’amnésie traumatique ». Hélas, la personne en restera marquée à vie : « Je suis morte de l’intérieur. Rien n’arrivera à me réparer » lâche Marie.

Rares sont celles qui osent pousser la porte d’un commissariat. « Le risque est grand de voir leur parole disqualifiée », explique encore Marie : « raconter à un policier, cela peut rendre mutique. On peut lui donner l’impression d’être anesthésiée émotionnellement, déconnectée, indifférente ».

Et Marie d’insister alors sur la nécessaire formation à donner sur les troubles liés à l’autisme : « ce n’est que grâce à cela qu’on sera entendues et que l’on arrivera à prévenir les violences sexuelles et à les réprimer ».

Le chemin parait immense ! Raison de plus pour s’y atteler, en sortant du silence ce scandale inacceptable. Puisse cette chronique y contribuer !
 

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