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"Dilili à Paris" de Michel Ocelot
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"Dilili à Paris" de Michel Ocelot

RCF,  -  Modifié le 10 octobre 2018
Chaque mercredi Valérie de Marnhac vous présente un nouveau film qui sort en salles.

Je vous propose cette semaine d’inviter vos enfants, vos petits-enfants, vos neveux… bref d’aller avec eux voir le nouveau film d’animation de Michel Ocelot. Vous vous souvenez surement de Kirikou, ou d’Azur et Asmar, de leurs dessins colorés et des aventures de leurs petits héros courageux. On retrouve toutes ses qualités dans DILILI A PARIS, avec une note un peu plus ancrée dans l’actualité.

L’histoire se déroule en 1900, à la Belle Epoque, et Dilili est une petite fille Kanake, venue à Paris pour être exposée dans ces scènes de spectacles vivants qu’on trouvait dans les parcs de la capitale. C’est une petite fille vive, intelligente, bien loin de ces stéréotypes indigènes et qui maitrise parfaitement le français. Dès la 1ère scène, elle fait la connaissance d’un jeune livreur, Orel, avec qui elle part en triporteur sillonner la ville, à la recherche d’une mystérieuse organisation de ravisseurs, les Males-maitres.

Michel Ocelot change de registre avec cette nouvelle aventure. On quitte les paysages exotiques lointains de ces précédents films pour plonger dans le bouillonnement artistique et intellectuel du début du 20ème siècle en France. Il a reconstitué pour cela un Paris historique étonnant, à partir de photographies qu’il a prises pendant 4 ans, puis qu’il a retouchées et accompagnées de ses personnages animés en 3D. Le résultat est assez saisissant, très vivant, dans une atmosphère entre Jules Verne et Gaston Leroux.

Tout au long de son enquête, Dilili va croiser une multitude d’hommes et de femmes célèbres qui vont l’aider, comme Louis Pasteur, Marie Curie, Sarah Bernhardt, Toulouse-Lautrec... On sent dans son film une envie de transmettre son amour de Paris, sous une forme assez pédagogique voire parfois même un peu didactique.

Il a choisi cette période d’abord pour son esthétique, pour ses intérieurs Art Nouveau, ses robes longues, ses chapeaux à plume qui se prêtent bien à son dessin coloré, mais aussi pour son modernisme.
C’est à cette époque que les femmes ont commencé à prendre une place dans l’espace public et à investir tous les champs de la société. Dans son scénario, Michel Ocelot les met magnifiquement en scène, de même que les résistances masculines souterraines que cela déclenche. Un risque selon lui toujours présent et dont le seul antidote est l’éducation. Il faut préciser que ses deux parents étaient instituteurs.

Jusque-là il avait plutôt illustré des valeurs humanistes et universelles comme la fraternité, la tolérance. Mais là il va plus loin et crée une tension qui résonne avec notre société actuelle. Derrière son intrigue policière il signe en réalité un film engagé qui dénonce l’oppression des femmes. Certaines scènes peuvent d’ailleurs impressionner les tous jeunes spectateurs, même si on le sait, les enfants adorent avoir peur au cinéma, surtout quand les histoires se terminent bien !

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