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Discours de politique générale: ce qu'a annoncé Edouard Philippe
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Discours de politique générale: ce qu'a annoncé Edouard Philippe

RCF,  -  Modifié le 13 juin 2019
​Après s’être adressé hier aux députés, Edouard Philippe doit prononcer aujourd’hui sa déclaration de politique générale devant les sénateurs. Et leur demander aussi leur approbation.
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Promettant "un profond changement de méthode", qui sera aussi "un changement de ton", le Premier ministre a soigneusement dosé ses effets hier à l’Assemblée nationale pour montrer que pour l’Acte II du quinquennat, il a tiré les leçons de la crise des Gilets jaunes de cet hiver puis du résultat des élections européennes sur les questions économiques et sociales.

Il a commencé par le défi écologique... L’ancien directeur des affaires publiques du groupe nucléaire Areva n’a pas caché qu’il était un converti de fraîche date. "J’ai mis du temps, comme d’autres Français, à considérer que ces enjeux étaient aussi urgents que la défense de l’emploi ou la sécurité", a-t-il reconnu, tout en lâchant que "plus personne n'a aujourd'hui le monopole du vert". Assurant que les douze prochains mois "seront ceux de l’accélération écologique", il a plaidé pour un "nouveau modèle économique". Tous les produits en plastique jetable seront bannis de l’administration dès l’an prochain, et Edouard Philippe a dit vouloir un "objectif de 100% de plastiques recyclés". Il a aussi annoncé une transformation du très complexe crédit d’impôt de transition écologique "en une aide plus massive versée à ceux qui en ont le plus besoin". Ou encore un "développement massif" des énergies renouvelables, en particulier de l’éolien en mer.

Le social était son deuxième point… Le Premier ministre a consacré plus de vingt minutes à la question de l’équité sociale. Il n’a pas non plus été avare d’engagements, même si certains étaient déjà connus. Il a ainsi évoqué la lutte contre les contrats courts, avec l’instauration d’un bonus-malus dans certains secteurs. Il a aussi confirmé qu’en matière de retraites, l'âge légal sera maintenu à 62 ans, mais un "âge d'équilibre" sera défini en dessous duquel s'appliquera une décote et au-delà une surcote pour les pensions.

Il a aussi confirmé des baisses d’impôt sur le revenu… Ces dernières toucheront avant tout les classes moyennes. Le taux d’imposition de la première tranche, qui regroupe 12 millions de foyers, sera abaissé de trois points. "Cela représente un gain moyen par foyer de 350 euros", a-t-il expliqué. La taxe d’habitation sur les résidences principales "sera intégralement supprimée pour l’ensemble des Français" d’ici à trois ans. Cela permettra d’atteindre le chiffre qu’il qualifie d’"historique" de 27 milliards de réductions de la fiscalité des ménages sur le quinquennat.
 

Comment tout cela sera-t-il financé ?

C’est encore assez flou. Le gouvernement précisera début juillet quelles seront les niches fiscales supprimées. Édouard Philippe a ainsi évoqué des niches jugées "anti-écologiques" et d’autres "concentrées sur les très grandes entreprises". Il a toutefois souligné qu’il ne serait pas question de dégrader les comptes publics et laisser payer la dette aux générations futures ou, sur le plan social, mentir aux Français. Ces derniers devront d’ailleurs travailler plus longtemps.

Edouard Philippe a enfin revendiqué une forme de filiation par rapport à ses prédécesseurs Pierre Mendès France et Michel Rocard pour le centre gauche et Georges Pompidou et Alain Juppé pour le centre droit. "Je ne crois pas que le vrai sujet soit aujourd’hui de savoir comment ressusciter la gauche ou sauver la droite", a-t-il lancé, mais de "relever les défis de notre pays et de notre planète". Reste à convaincre les Français qu’il prend pour cela le bon chemin.

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