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Dominique Méda: "si on veut faire une bonne transition écologique il va falloir beaucoup d’argent"
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Dominique Méda: "si on veut faire une bonne transition écologique il va falloir beaucoup d’argent"

RCF,  -  Modifié le 7 septembre 2018
Philosophe et sociologue, Dominique Méda vient nous parler d'écologie mais pas que : est-ce qu'un autre modèle est possible, comment mettre en place une vraie transition écologique ?
Fanny Cohen-Moreau RCF Fanny Cohen-Moreau RCF

Le ministère de la Transition écologique et sociale a un nouveau titulaire depuis deux jours. Focus sur cette transition écologique dans le Grand Invité, avec Dominique Méda, sociologue, philosophe, enseignante à Paris Dauphine, et titulaire de la chaire Reconversion écologique, travail, emploi et politiques sociales au collège d’études mondiales de la Fondation Maison des sciences de l’homme, auteure de "Une autre voie est possible : le modèle social français n’est pas mort" (éd. Flammarion).
 

Tenir ensemble la question écologique et la question sociale

Nicolas Hulot espérait que sa démission entrainerait un sursaut. D’autres appelaient à un big bang. Les ONG demandaient un changement de cap. La nomination de François de Rugy semble à l’inverse plutôt dans la continuité de la politique écologique du gouvernement et d’Emmanuel Macron. "Il faut rompre avec au moins deux siècles d’une modernité galopante qui nous a appris à raisonner autrement. L’important c’est la croissance, le profit. On vit sur ces schémas-là. On va mettre des décennies à construire une nouvelle pensée" explique Dominique Méda.

Alors que beaucoup de gens ont été ennuyés de la démission de Nicolas Hulot, Dominique Méda estime que de plus en plus de personnes prennent conscience de l’importance de la transition écologique. "On est en train de prendre conscience qu’il y a un problème, mais on n’est pas encore au top, car les gens se débattent dans des tas d’autres problèmes qui sont beaucoup plus immédiats. Il faut réussir à tenir ensemble la question écologique, centrale, et la question sociale" ajoute la sociologue.
 

"Il faut de nouveaux indicateurs de richesse"

Outre l’acceptabilité sociale, le fait de faire comprendre des choses à l’opinion, il existe d’autres résistances à la transition écologique. "Il y a les intérêts privés énormes, les lobbys, toutes les entreprises qui ont construit leurs prévisions à 20 ans sur les profits qu’elles allaient faire, la science économique. Il faut un changement majeur, et lier les deux questions" lance Dominique Méda.

Aujourd’hui, en parallèle de la question de la transition écologique, se pose la question de la fin de la croissance. Pour les partisans de cette transition écologique, la fin de la croissance n’est pas une mauvaise chose. Dominique Méda est du même avis. "L’indicateur PIB a été inventé entre les deux guerres. Cet indicateur était intéressant à l’époque. Aujourd’hui, cet indicateur n’est plus adapté car il mesure mal certaines choses. C’est un indicateur qui mélange tout, tout est bon. Il faut de nouveaux indicateurs de richesse qui nous montrent aussi ce que l’on perd" précise-t-elle.

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