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Eglise et modernité
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Eglise et modernité

RCF,  -  Modifié le 11 juin 2019
Selon une pratique qui remonte au moins au Moyen-Âge, les chrétiens appellent "temps modernes" l’époque contemporaine, par différence avec le temps des anciens.
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Cela s’exprime dans l’adage bien connu : "nous sommes des nains sur les épaules des géants". Attribué au grand talmudiste italien, Isaïe de Tranium et au chrétien Bernard de Chartres, l’adage a été repris par Blaise Pascal.
Parce que, [les Anciens] s'étant élevés jusqu'à un certain degré où ils nous ont portés, le moindre effort nous fait monter plus haut, et avec moins de peine et moins de gloire nous nous trouvons au-dessus d'eux. C'est de là que nous pouvons découvrir des choses qu'il leur était impossible d'apercevoir. Notre vue a plus d'étendue, et, quoiqu'ils connussent aussi bien que nous tout ce qu'ils pouvaient remarquer de la nature, ils n'en connaissaient pas tant néanmoins, et nous voyons plus qu'eux.

Être moderne, s’est donc s’inscrire dans une tradition – s’y enraciner, s’en nourrir, se l’approprier intimement, en vivre – pour la renouveler, l’ouvrir, en exprimer l’actualité, la transmettre dans la puissance d’une innovation responsable et d’une fidélité créatrice.
Vatican II s’est parfaitement inscrit dans cette tradition : "des nains sur les épaules des géants" pour "découvrir des choses qu’il impossible d’apercevoir" jusque-là. C'est cela aussi le souffle de Pentecôte. Vatican II est notre boussole, pourvu que nous lisions tous ses textes, que nous entrions dans son regard catholique et moderne, c’est-à-dire contemporain et enraciné, avec les autres chrétiens, les autres religions, toutes les femmes et tous les hommes.

Quelle est donc la mission de l’Église dans la modernité, aujourd’hui et demain ? Être dans le monde sans être du monde. Comment ? L’action catholique proposait une méthode : voir, juger, agir. Selon trois valeurs inséparables dans le christianisme : bienveillance, discernement, engagement.

Voir, c’est-à-dire comprendre et accompagner avec bienveillance les mutations du monde, et même le changement de monde que nous vivons, selon l’expression du Pape François : nous ne vivons pas une époque de changements, mais un changement d’époque. Comprendre avec bienveillance pour analyser objectivement, pour discerner et pour choisir ce qui est bon et bienfaisant à la lumière de la foi et de la raison. Bienveillance et discernement sont les deux premiers pas de l’Évangile, qui est la seule mission de l’Église et sa raison d’être.

Le troisième pas est décisif dans l’action de Jésus et des saints : l’engagement. Si elle n’agit pas pour prendre le chemin de la solidarité active, de l’amitié, de la compassion, bref du service, le témoignage de l’Église a les mains pures, mais il n’a pas de mains – comme le disent ensemble, chacun à leur manière, Jean-Paul Sartre et Albert Camus, Charles Péguy et Simone Weil. Aujourd’hui, dans notre modernité, cette bienveillance, ce discernement et cet engagement ne peuvent s’accomplir que dans la communion des clercs et des laïcs. Plus de paroles de clercs seuls ! C’est cela l’Église, c’est ainsi qu’elle travaille et qu’elle est sainte. C’est cela aussi l’esprit de Pentecôte.

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