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Emmanuel Hirsch: "dans la fin de vie, ce n'est pas la fin qui compte, c'est la vie"
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Emmanuel Hirsch: "dans la fin de vie, ce n'est pas la fin qui compte, c'est la vie"

RCF,  -  Modifié le 7 novembre 2019
Dans son dernier ouvrage, "La lutte, la révolte et l'espérance", Emmanuel Hirsch livre un vibrant plaidoyer sur la fin de vie, dans le cadre d'une éthique humaine et responsable.
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Quand on appréhende l’éthique dans le contexte d’une démocratie, il faut voir les choses de manière large, explique Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale à la fac de médecine Sud Saclay, directeur de l’espace de réflexion éthique de la région IDF, spécialiste des questions d’éthique, auteur de "La lutte, la révolte et l’espérance" (éd. du Cerf).

"Regardons aussi l'immédiat"

Cela va de l’accueil des migrants dans les quartiers Nord de Paris, à la réflexion médicale sur la fin de vie, les nouveaux modes de procréation etc. "On s’interroge sur les valeurs que l’on défend, que l’on partage. On est dans un contexte dont on a le sentiment qu’il est souvent proche de la barbarie. Quelle humanité sommes-nous ? Quel type de résistance mettre en place ?" s’interroge Emmanuel Hirsch.

Pour ce spécialiste des questions éthiques, les réflexion bioéthiques cachent parfois des problèmes de terrain. "Dans certains pays, ils ont à peine de quoi se soigner et nous, nous parlons de bioéthique. Le 14 novembre, il y aura la grande manifestation des hospitaliers, parce que notre système est à bout de souffle. Il y a quelque chose de très séduisant dans la bioéthique à la française. Regardons aussi l’immédiat. C’est bien d’avoir une vision pour demain, mais encore une fois, dans l’actualité présente, il y a des urgences" lance-t-il.

"Pour moi ces gens ne mourraient pas"

Dans son dernier livre, Emmanuel Hirsch confie un certain nombre d’échanges avec des personnes qui vivent leurs derniers jours. Des personnes qui vivent souvent des périodes de souffrance intense. "Ce sont des gens qui m’ont transmis des valeurs. Quand on vieillit et qu’on a l’impression de ne plus exister socialement. On est une société sélective : ce qui compte, ce qui ne compte pas. Pour moi ces gens ne mourraient pas, ils avaient la volonté d’être présents dans ce parcours chaotique" analyse-t-il.

Malgré une prise en charge parfois bancale, et une considération peu élevée de la société pour les personnes en fin de vie, Emmanuel Hirsch conclut par un vibrant plaidoyer en faveur des soins palliatifs et de l’accompagnement humain et physique de ces personnes arrivées aux portes de la vie. "Dans la fin de vie, ce n’est pas la fin qui compte, c’est la vie".

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