Les états généraux de la bioéthique ont officiellement démarré le 18 janvier dernier. Il s’agit d’un grand débat national organisé dans toute la France, en vue de la révision des lois bioéthiques au premier semestre 2019. Un débat auquel les citoyens sont invités à participer. Mais de quelle manière ? Sur quels sujets précisément ? Les citoyens s’intéressent ils au débat? pour quelles raisons ?
Avec ces États généraux de la bioéthique, le gouvernement souhaite 'établir un débat aussi ouvert que possible qui prenne en compte des contributions émanant de l’ensemble des parties prenantes : citoyens, scientifiques, courants de pensée et religieux, associations et experts'. Tous les citoyens sont donc invités à y participer, soit en ligne grâce à un site Internet informatif et participatif, soit au travers de rencontres dans les territoires. Exemple dans le Nord avec le docteur Alain de Broca, directeur de l’Espace de Réflexion Ethique Régionale des Hauts de France.
Le Comité Consultatif National d’Éthique qui a pensé ces États généraux a retenu ce titre interrogatif très général : 'Quel monde voulons-nous pour demain ?'. Derrière cette question, se cache une liste de thèmes aussi divers que variés. Ceux qui relèvent des progrès scientifiques et technologiques : la reproduction, le développement embryonnaire et les cellules-souches, la génétique et la génomique, les dons et transplantation d’organes l’intelligence artificielle mais aussi la santé et l’environnement. Et puis il y a les thèmes issus des demandes sociétales avec la question de la fin de vie et celle de la procréation avec la PMA et GPA.
La semaine dernière, à Angers, c’est justement de PMA et de GPA dont il était question. La ville accueillait le troisème débat citoyen des États généraux de la bioéthique organisés dans les pays de la Loire. Une juriste, un médecin biologiste du CHU d’Angers et une représentante d’une association locale d’accompagnement des couples dans leurs démarches de procréation médicalement assistée étaient face au public. Une salle majoritairement remplie d'opposants à la PMA. A la sortie, Raphaël de la Croix de RCF Anjou a recueilli quelques impressions.
Les citoyens sont donc au rendez-vous, les questions aussi, et il n’est pas toujours simple de s’y retrouver au milieu de sujets variés et complexes. Alors certains ont leur méthode pour tenter d’y voir plus clair. Dans les Haut de France, l’Espace de Réflexion Ethique Régionale organise de nombreux débats dans les universités, les quartiers, les lycées. Les thématiques sont adaptées en fonction des demandes du public. Ce qui intéressent les lycéens par exemple ce sont les nouvelles technologies, la thérapie génique, et le transhumanisme. Alors pour tenter d’avancer sur ces sujets, le Dr Alain de Broca leur propose une méthode avec des cas pratiques.
Cas prartiques pour certains, cycles de formation pour d'autres. A la veille des États généraux de la bioéthique, Alliance Vita a lancé le 15 janvier dernier sa 13ème université de la vie. Un cycle de quatre soirées de réflexion et de formation organisé dans plus de 140 villes autour de grandes questions liées au respect de la vie et de la dignité humaine.
Comprendre, apprendre, étayer ses convictions voilà les motivations des participants à cette université de la vie organisée par Alliance Vita et dont la dernière soirée de formation aura lieu ce soir dans 140 villes. Un rendez vous qui a déjà rassemblé plus de 7 000 personnes. Autre rendez vous auquel le grand public a répondu à l’appel, c’est le Forum européen de bioéthique, qui s’est terminé hier à Strasbourg, après six jours de débats.
Du côté de l’Église catholique également, on forme les troupes. Des laïcs d’une cinquantaine de diocèses ont participé il y a quelques jours à un séminaire au Collège des Bernardins, à Paris. Ils ont désormais pour mission de sensibiliser les chrétiens aux questions bioéthiques, mais aussi de participer et d’organiser des rencontres sur le sujet dans leurs régions. Pour Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, responsable du groupe de travail sur la bioéthique de l’épiscopat, le premier objectif c’est que les catholiques débattent entre eux.
Les protestants et plus particulièrement les évangéliques ont eux aussi cette préoccupation d’informer, de former les chrétiens en région pour qu’ils comprennent les enjeux de ces États généraux de la bioéthique. Les débats citoyens sont prévus de janvier à début mai. Le calendrier complet des débats des six prochains mois sera mis en ligne à partir de jeudi sur le site www.etatsgenerauxdelabioethique.fr. Sachez enfin qu’un comité citoyen sera installé en février. Formé d’un échantillon de personnes représentatif de la population française, il sera chargé d’émettre un avis critique sur l’avancée des consultations et la méthode employée.
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