Etats Généraux de la Bioéthique: les Poissons Roses s'invitent dans le débat
Vous réaffirmez un certain nombre de convictions dans ce rapport. Le maintien du statu quo concernant la PMA, votre opposition à la GPA, à la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Pour expliquer votre positionnement, vous avez une approche économique. Pourquoi ?
"Nous avons effectivement souhaité être présent dans ce débat qui est important. Nous avons contribué et assisté à un certain nombre de réunions menées par le CCNE. Et il nous a semblé que la première chose était de ne pas répondre techniquement à chacune des questions posées, notamment dans le secteur PMA, GPA, fin de vie, mais de les regrouper et de dire que tout ceci concernait finalement la famille, de la naissance jusqu’à la mort, et qu’il fallait avoir une vision globale. La deuxième chose, c’est que nous voyons bien qu’autoriser toutes ces nouveautés, c’est faciliter l’invasion dans la sphère privée du contrat de régulation, et donc du marché. Et derrière toutes ces propositions, se mettent en place des industries et une remise en cause de principe intangible comme le caractère inviolable de la personne humaine, la non-commercialisation des organes et du corps" explique Patrice Obert, président des Poissons Roses.
Dans ce rapport, vous demandez également la tenue d’Etats Généraux de la Famille. Pour quelle raison ?
"On s’aperçoit que la famille est en même temps plébiscitée, et en même temps connaît quelques difficultés et notamment liées à l’augmentation de l’espérance de vie, qui fait que l’enfance n’en finit plus, la durée de vie des couples augmente, et la vieillesse s’allonge. Beaucoup de gens sont concernés. Nous n’apportons pas de solutions mais nous disons que cela mériterait vraiment que l’ensemble de la société réfléchisse vraiment à ce qu’est la famille durable. On utilise ce mot de famille durable parce que cela serait un paradoxe aujourd’hui, alors que tout doit être durable et tourné vers l’écologie, seule la famille ne soit pas durable" ajoute Patrice Obert.
Vos propositions formulées dans ce rapport peuvent-elles, selon vous, être entendues à gauche ?
"Notre souhait c’est de parler à partir de nos fondements éthiques et de notre foi. Nous avons une position assez originale, mais qui est assez argumentée, et fondée. Et il nous semble important que cette voix participe au débat, notamment avant la rencontre entre le président Macron et le pape François. Et nous espérons que notre contribution permettra de réfléchir ensemble. Nous souhaitons qu’il n’y ait aucun passage en force sur ces dossiers si importants. Et notre rapport nous permet de participer à la réflexion de façon mesurée, apaisée, et réfléchie" conclut Patrice Obert.
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