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​Ethique, vous avez dit éthique ?
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​Ethique, vous avez dit éthique ?

RCF,  -  Modifié le 15 octobre 2018
Chaque lundi Antoine Guggenheim vous propose son édito.
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Ce dimanche matin, je participais à la rencontre d’une équipe parisienne du Centre Catholique des Médecins Français. Au programme, un partage sur l’évangile du jour, l’Appel du jeune homme riche à tout quitter pour le Christ, selon une méthode originale proposée, par le cardinal Martini. Trois lectures successives du texte, séparées chacune par 7 minutes de silence, et trois questions : qu’est-ce qui me touche dans ce texte ? Que dit-il à ma foi ? Quelle prière suscite-t-il en moi ?

Partage merveilleux où l’humilité des praticiens devient source d’échanges modestes, d’âme à âme. L’éthique de l’entretien médical, le colloque singulier avec les patients, tous différents, enseigne l’accueil quotidien du réel. Comme le disait en substance, lors d’un interview, Mgr Aupetit, archevêque de Paris et médecin : j’ai appris ma pastorale de prêtre du métier de médecin : l’accueil de tous dans une juste présence, l’accompagnement de chacun par amour, le respect de la dignité de toute personne.

Au programme de ce dimanche matin avec les médecins, nous avions aussi un échange sur une pétition, proposée sur Internet pour réagir à l’avis favorable à l’extension de la PMA exprimé par un membre du Conseil de l’Ordre devant l’Assemblée nationale. J’ai entendu un échange vif et sincère, d’une telle qualité que j’en reste émerveillé. En réfléchissant à la déontologie du soin, les médecins présents ont trouvé, plus naturellement que d’autres, à travers leurs sensibilités différentes, le chemin d’un libre questionnement éthique.

L’éthique n’est ni un pesant fardeau imposé de l’extérieur au développement de la technologie et de la médecine, ni, à l’opposé, une pédagogie cynique à destination d’une opinion publique à manipuler selon les intérêts de l’industrie. L’éthique est l’art de s’interroger sur ses responsabilités. Elle est un questionnement sur nos pouvoirs et sur nos vulnérabilités, sur les limites de la nature et sur nos limites.
L’écoute des patients et de leur souffrance dans un colloque singulier est peut-être la meilleure formation de la conscience morale.Puissent les philosophes et les théologiens se mettre longuement à l’écoute des médecins et des soignants, s’interrogeant sur leur pratique médicale, avant de dire ou même de penser savoir quoique ce soit en la matière.

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