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Faire de la psychiatrie une priorité
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Faire de la psychiatrie une priorité

RCF,  -  Modifié le 30 juin 2020
On entend régulièrement des cris d’alarme sur l’état de la psychiatrie en France, comme si elle était en état d’urgence. Philippe de Lachapelle fait le point.
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« Le psychotique agité encombre les urgences. On presse le psychiatre de l’hospitaliser, mais pas de lit disponible. Alors on l’attache, parfois plusieurs jours, le temps qu’une place se libère. Les cadres infirmiers s’invectivent, les médecins se disputent… Des erreurs médicales graves sont commises ». Ce témoignage effrayant est tiré d’une tribune dans Le Monde du 12 juin dernier. Son titre ? « La psychiatrie publique est devenue un enfer ». Daniel Zagury qui la signe est chef de service dans un hôpital de Seine-Saint-Denis. Il dénonce avec force l’état de délabrement des soins psychiatriques en France.

C’est l’ensemble du système de soins qui est concerné, les hôpitaux comme les soins au long cours dans les Centres médico psychologiques, où parfois, il vous faut attendre presque un an pour être pris en charge. Imaginez, votre maladie a le temps de s’aggraver !

Les signaux d’alertes se succèdent depuis des années, malades maltraités, soignants en burn-out, grève de la faim de personnels … les rapports et les propositions se succèdent, s’empilent, mais rien ne change : « un état de souffrance général des professionnels et des malades ». C’est la ministre de la santé elle-même qui l’a déploré récemment, reconnaissant « qu’il n’y a pas eu de vrai investissement en psychiatrie depuis des années ».

La solution est financière ? Oui, évidemment, mais pas seulement. Pour le docteur Zagury, il s’agit de remettre au centre la relation patient / soignant, que l’on a perdue dans une
bureaucratie aveugle qui fait des soignants des manageurs. Réhumaniser le soin, accompagner le malade, une évidence apparemment, mais en réalité un changement radical, pour, selon le Docteur Zagury, « réconcilier le pays avec les malades et les soignants ». Les soignants ne se plaignent pas pour leurs salaires, précise-t-il, ils se plaignent de la maltraitance infligée aux plus vulnérables, du fait d’une psychiatrie passée aux mains des gestionnaires, des juges, des professionnels des faits divers, des politiques…

La grande réforme de la santé annoncée par le Président de la République pour cette rentrée a été repoussée à l’automne. Souhaitons que la psychiatrie en soit un axe majeur. Vous savez, nous sommes nombreux à être concernés. Au cours de notre vie, nous serons un sur cinq à bénéficier de soins psychiatriques !

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