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Film "Les Éblouis" : sortir de la maison de servitude
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Film "Les Éblouis" : sortir de la maison de servitude

RCF,  -  Modifié le 19 novembre 2019
​Camille, 12 ans, suit les cours de clown dans une école de cirque, avant d'être poussée à arrêter lorsque sa famille entre dans une communauté charismatique.
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Un jour son prof lui dit "il faut que tu trouves le clown en toi !" Telle est une des premières scènes, heureuse et apparemment insouciante, du film de Sarah Suco, "Les Éblouis", et qui sort demain 20 novembre et servis par des acteurs épatants, dont Jean-Pierre Darroussin et Camille Cottin. Voilà que ses parents se lient avec la communauté de type charismatique qui anime la paroisse où ils arrivent. La vie paraît merveilleuse. On y est solidaire, on y chante beaucoup. Tout le monde est gentil, attentionné.

Peu à peu toute la famille va se trouver happée dans ce groupe et spécialement par le patron tout-puissant de la communauté, à la personnalité très trouble et en fin de compte perverse. Filmé à hauteur d’enfant, inspirée de l’histoire de la réalisatrice, le film montre les confusions malsaines, les pressions psychiques, les manœuvres tortueuses que subissent les adeptes.

On entre de plain-pied dans les procédés mis en place par le "berger" : instrumentalisation de la parole de Dieu, séances de pardon forcé, d’exorcisme sauvage, souvenirs induits, privations de nourriture, sanctions disciplinaires. Dévoiement des consciences qui sont réduites à des aliénations primaires, pour faire de chaque membre, au départ juste ordinaire, un "ébloui", soumis et sans plus de personnalité.

Quel vide intérieur, quelle quête d’absolu peuvent conduire des adultes à devenir disponibles à de telles manipulations ? Est-ce la trace du clown en Camille qui lui donne une lucidité pour reconnaître ce qui se passe et vouloir sauver ses frères et sœur ? Peut-être, car elle détecte ce clown piteux qu’incarne le berger qui emmène son soi-disant troupeau dans la haine du monde et de soi-même. Se réservant pour lui la pire impunité.
 
Avec ce film, il ne s’agit pas de chasse aux sorcières. Mais d’inviter chacun à la vigilance, à l’esprit critique, à la nomination des phénomènes d’emprise et d’abus. Souvenons-nous de ce mot du Décalogue, "c’est moi le Seigneur ton Dieu qui t’ai fait sortir de la maison de servitude". Ce n’est donc pas pour y retourner !

 

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