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Gaspillage
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Gaspillage

RCF,  -  Modifié le 10 décembre 2019
Gaspiller, une vieille habitude semble-t-il, puisque le mot remonte aux Gaulois, mais d'où vient-il exactement ce mot ?
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Voilà un verbe, gaspiller, qui est déjà enregistré dans le Dictionnaire françois-latin de Robert Estienne, le premier à faire entre le français dans un recueil alphabétique, publié en 1549 un verbe dont l’histoire nous fait en réalité sans doute remonter au gaulois. C’est donc une longue histoire.

Les Gaulois ne pensaient guère à l’avenir de la planète et qu’ils n’avaient de toute façon pas les moyens de la mettre en danger. Alors, en se reportant à nos ancêtres les Gaulois, on repère le mot waspa, prononcé gaspa, désignant la nourriture dans un premier temps, puis dans un second temps la nourriture du bétail, c’est-à-dire les déchets.

On retrouve aussi au reste cette racine gaspa, kaspa dans la péninsule ibérique. C’est ce gaulois qui est sans doute à l’origine de l’ancien français gaspail, attesté dans l’expression jeter à gaspail, très probablement influencé par le verbe gâter, ce dernier issu du germanique waster qu’on retrouve dans l’anglais, to waste, gâcher.

Comment arrive-t-on alors au verbe gaspiller ? On pense qu’il s’agit du croisement entre d’un côté gaspailler, attesté dans un dialecte de l’Ouest, et signifiant « rejeter les balles de blé puis répandre la paille du blé », et de l’autre côté, le provençal gaspilha, déjà avec le sens de gaspiller, en partant du fait de grapiller. Le verbe « gaspiller » existe quoi qu’il en soit depuis le XVIe siècle, et il eut pendant quelques temps le sens de « mettre en mauvais état ».

Ainsi gaspiller du linge, c’était l’abîmer. Et puis vint l’expression encore en vigueur : gaspiller les deniers publics. Existe aussi la forme pronominale, qu’on retrouve dans un propos de Duhamel dans le Notaire du Havre, en 1933, et qui me fait frémir : « Mon père, écrit-il, ne se gaspillait guère en émotions accessoires. Il n’a recherché, ni connu l’amitié que, bien à tort, il devait juger passion mineure ».

Eh bien oui, bien à tort, n’hésitons pas en effet à nous gaspiller en émotion et en amitié, surtout s’il s’agit d’éviter le gaspillage !

Ce mot n’est attesté qu’en 1732, donc de manière très tardive. Hélas, il a pris beaucoup de force ensuite. Et retenons un propos de Mère Teresa qui nous a quitté en 1997 : « Ce qui me scandalise, disait-elle, ce n’est pas qu’il y ait des riches et des pauvres, c’est le gaspillage ».
 

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