Accueil
​Gilets jaunes, le long remord du pouvoir
Partager

​Gilets jaunes, le long remord du pouvoir

RCF,  -  Modifié le 5 décembre 2018
François Ernenwein vous propose son analyse politique de la crise des gilets jaunes.
podcast image par défaut

Va-t-on vers une réorientation de la politique du gouvernement ?

Il a fallu du temps, deux samedis fous à Paris, des violences et des morts pour que la lucidité de l’exécutif s’éveille lentement. Et que les discours sur le "cap" qu’il faut "maintenir" se nuancent de remarques sur la nécessité "d’ajuster le chemin" pour ne laisser "personne au bord". Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes a ainsi ouverts une brèche dans le bloc de cohérence et de d’intransigeance qui servait jusqu’ici de socle à la politique du gouvernement lundi sur LCI. Mardi Edouard Philippe a annoncé un moratoire pour plusieurs mesures fortement contestées. N’en doutons pas. C’était là l’avant-garde d’une prise de conscience plus générale au sein de l’exécutif qui ne manquera pas de s’amplifier dans les jours qui viennent.

Pourquoi ?

Comment pourrait-il en être autrement ? Les circonstances l’imposent. Non pas comme un tribut payé aux violences, ni un recul dans la volonté de conduire des réformes nécessaires en France. Mais comme le résultat fatal d’une forme d’aveuglement dans la conduite du changement au sein de régimes démocratiques. L’ambition qui voudrait imposer à toute une nation de profonds bouleversements sans débats approfondis, sans dialogue avec les corps intermédiaires est une ambition technocratique qui relève de l’illusion. La France en paie à son tour la facture.

Que faire alors  ?

Personne ne peut reprocher à ceux qui ont été démocratiquement élus sur la base d’un projet – plus que d’un programme- d’avoir pour ambition de le conduire à son terme. Mais ce constat ne dispense personne de choisir une méthode adaptée à son ambition. Elle impose au minimum de convaincre de la cohérence des propositions. Quelques critères essentiels aident, comme le souci de l’équité, le partage des efforts et des bénéfices portés par ces changements.

Qu’est ce qui n’a pas fonctionné ?

Que le pouvoir actuel ait systématiquement interprété comme une contestation malveillante et donc intolérable, les nombreux appels à la sagesse lancés, çà et là, a conduit à de solides crispations : les « gilets jaunes » en offrent une palette large, sans cohérence apparente, sauf dans le sentiment d’avoir été considérés comme des points de vue négligeables. II n’est évidemment pas trop tard pour éviter que le chaos s’installe en France. L’unité nationale comporte une dimension sociale. C’est bien ça le sujet.
 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don