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Glissements municipaux
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Glissements municipaux

RCF,  -  Modifié le 30 mai 2018
Le printemps 2020 est encore très loin dans tous les agendas. Sauf dans celui de certains responsables politiques qui préparent activement les élections municipales prévues à ce moment-là.
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Bien sûr, ils n’en sont pas encore (quoique) à la constitution des listes, mais réfléchissent déjà aux alliances à nouer et à l’orientation de leur campagne. Allons d’abord au plus clair : Les Républicains ont annoncé qu’ils investiront des têtes de liste « loyales » à leur parti mais qui garderont largement la possibilité « d’élargir » selon les mots de Guillaume Peltier, le numéro 3 du parti. Ce qui veut dire que la direction ne les tancera pas si leurs listes s’ouvrent à des Marcheurs (ou au FN ?). La doctrine  est fixée : « pas d’alliance avec le Front national, pas d’alliance avec En Marche  pour les scrutins structurants de la vie politique française, élection présidentielle, élections législatives ». Tout en précisant « Une élection municipale, c’est une élection particulière ».

Pourquoi  cette soudaine ouverture dans un parti qui s’est encore durci sous la conduite de Laurent Wauquiez, qui prône la clarté politique et qui brandit de fortes convictions ? La réponse à cette question est très tactique. Beaucoup de maires de centre droit qui sont toujours adossés aux Républicains, à Toulouse, Chalons-en- Champagne, Reims ou ailleurs, n’ont guère envie de se voir opposer une liste En marche et seraient tentés par un accord, s’ils gardent la tête de liste et la municipalité à la droite même en s’ouvrant sur leur gauche.

Un raisonnement symétrique se tient à la République en Marche. Faute de solide implantation locale, des relais dans un paysage municipal assez peu ébranlé par la présidentielle ou les législatives, où les élus sortants de droite et de gauche tiennent souvent bien leur fief,  il lui faudra composer pour occuper une partie du terrain dans de nombreuses villes où ses chances de succès sont faibles. La ligne politique actuelle d’En Marche plutôt sécuritaire, sévère sur l’accueil des migrants, est parfaitement compatible au plan municipal avec un discours de centre droit. C’est d’ailleurs sur cette pente que le député Benjamin Grivaux et candidat pour l’instant autoproclamé à la Mairie de Paris tente de poursuivre la déstabilisation d’Anne Hidalgo, la maire socialiste sortante. La République en Marche chasse là sur le terrain de la droite.

Il faut convenir que dans cette anticipation pour un scrutin qui se tiendra dans deux ans est tributaire de nombreuses évolutions d’ici là. Le succès ou non de la politique conduite par Emmanuel Macron, par exemple, déterminera la valeur de l’étiquette En Marche. Mais se dessine pourtant un paysage pour la campagne municipale à venir, où les  contours traditionnels s’estompent, où la clarté des choix se dilue.  Même s’il faudra que les heureux élus gèrent des situations et des défis comparables,  il existe bel et  bien des politiques municipales de droite ou de gauche, au final très différentes dans leurs orientations. Mais la recomposition du paysage et les reclassements vont se poursuivre. Avec, sans doute, de nouveaux tremblements dans le paysage politique.
 

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