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IAM ou le rap de l'imaginaire, par Baudouin de Guillebon
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IAM ou le rap de l'imaginaire, par Baudouin de Guillebon

RCF,  -  Modifié le 4 février 2020
Le dernier album de IAM s'appelle Yasuke : un retour sur la scène inspiré par le combat d'un samouraï, en direct de la planète Mars

Pour l’amateur méfiant, le rap et le hip-hop appartiennent à un monde obscur de violences et d’adolescents rêvant à brûler des voitures. Mais avec IAM c’est tout autre chose, après 30 ans de carrière Akhenaton, Surik’n et les autres reviennent dans les bacs et leurs paroles nous invitent à « construire dans une époque où l’on veut tout détruire ». 

Alors quoi, IAM a poli sa langue et ses rythmes, IAM est entré dans le rang ? Non, IAM reste un rap conscient, les pionniers du hip-hop français reviennent de « la Planète Mars » pour démasquer les hypocrisies, pour interpeller les voyageurs qui se laissent emporter par le train de l’argent.

Donc du rap qui conteste, mais qui conteste depuis 30 ans maintenant, est-ce que IAM arrive à tenir le rythme ?

Bien plus que tenir le rythme, IAM se renouvelle grâce à la culture mythologique et historique. Depuis la fin des années 80, lorsqu’il choisissaient de devenir « Akhénaton » « le pharaon contestataire, le pharaon poète », ou encore Khephren et Kheops, les rappeurs n’ont pas cessé de s’inspirer de l’Orient, jusqu’à fêter les 20 ans du groupe au pied des Pyramides, scandant « Pharaon reviens ».

Dénonçant un monde d’apparences, ils ont recours aux légendes, et leur dernier album s’intitule : « Yasuke » . Yasuke c’est le nom de cet esclave africain du XVIème siècle qui entra au Japon au service des Jésuites et devint le premier samouraï étranger.

Yasuke c’est l’homme que IAM a choisi pour illustrer la pochette de son album. Yasuke en figure de proue, sabre au clair, guidant un radeau de la méduse où s’entremêlent des migrants avec des cadres d’entreprise, de jeunes start-upers et des accros du selfis : « Yasuke est mon nom, ma route a traversé les flammes ».
 

Dans un entretien donné au journal « La Marseillaise », Akhenaton raconte les débuts du groupe IAM et la confiance des catholiques de la Radio Dialogue à Marseille qui leur ont ouvert leurs portes pour passer du hip-hop de 22h à 6h du matin. On peut donc dire que notre antenne de RCF à Marseille a participé au succès de IAM, et ce n’est pas rien. Akhenaton termine l’entretien en déclarant : « On a bénéficié au début d’IAM d’une ouverture d’esprit de la part de gens qui n’étaient pas de notre milieu, ni de notre culture. Dans le monde clivé d’aujourd’hui, ça serait peut-être plus compliqué. »

Qu’est-ce que vous en pensez Stéphanie, nous on ne serait pas contre accueillir à nouveau IAM dans le studio ?

           
 
 

 

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