Accueil
Inquiétudes sur la reconstruction de Notre-Dame de Paris
Partager

Inquiétudes sur la reconstruction de Notre-Dame de Paris

RCF,  -  Modifié le 21 mai 2019
​Pour Jean-Marie Valentin, la restauration de Notre Dame est aujourd'hui une « entreprise » en péril.
podcast image par défaut

Vous vous inquiétez de la tournure que prend le chantier de la restauration de Notre Dame de Paris

Oui, je vous partage aujourd’hui ma vive inquiétude : le projet de restauration de Notre Dame est aujourd’hui une entreprise en péril.
 

Comment ça ?

Pour qu’une entreprise prospère, ce dont elle a besoin, en priorité, n’est ni ressources humaines, ni ressources financières et encore moins de loi d’exception. Ce dont elle a besoin avant tout, c’est d’une raison d’être claire, affirmée, incarnée et largement partagée. A contrario, sans raison d’être, toute entreprise court le risque de voir ses ressources disparaitre et de s’effondrer.

Nous en sommes là pour la restauration de Notre Dame : le préambule de la loi d’exception et les débats parlementaires nous révèlent que cette entreprise n’a pas de raison d’être claire, ni de dirigeant pour l’incarner et l’inquiétude monte : des spécialistes du patrimoine, aux donateurs putatifs, en passant par le clergé ou le personnel administratif, le malaise devient palpable. Plus personne ne sait à quoi il lui est demandé d’investir son énergie ou son argent, et plus personne ne semble donner la même raison d’être à ce projet.

Cette situation est d’autant plus préoccupante que quelques arbres cachent la forêt. Un nombre extrêmement limité de grands donateurs représentent la très grande majorité des montants sous promesses de dons. Il suffit que deux ou trois d’entre eux se retirent pour que l’on se rende compte que le « roi est nu » et l’Etat impécunieux.

Or, personne ne sait aujourd’hui la raison d’être de leur l’engagement financier. Et aucun d’entre eux n’investira sans avoir fixé précisément les tenants et les aboutissants de cet investissement.

Ce qui est vrai des grands donateurs l’est également de ceux moins fortunés, qui décideront de manière binaire de donner, ou de ne pas donner. Or, dans la confusion actuelle, les dirigeants que je rencontre sont de plus en plus réservés quant à leur participation à ce projet : ils n’entendent ni financer une nouvelle administration, ni le caprice d’un seul homme, ni un musée, encore moins le décor de l’ouverture des JO de 2024, ou un projet d’urbanisme commercial visant à transformer l’île de la cité en un jurassique parc de la culture française.

Il est donc urgent de réaffirmer la raison d’être de cette entreprise qui ne peut être autre que de restituer Notre-Dame dans son état exclusif de lieu de culte et de « Cathédrale » du diocèse de Paris, qui en est l’unique affectataire conformément aux lois de notre République.
 

Et votre conclusion Jean-Marie ?

Stéphanie, il m’est impossible de conclure cette chronique sans une prière pour Vincent Lambert.
Une société qui renonce, dans le même élan matérialiste, au caractère sacré – c’est-à-dire inviolable et digne d’un respect absolu - de ses cathédrales les plus belles, comme de la vie de ses frères les plus fragiles, est une société perdue.

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don