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Intelligence artificielle: "les machines ne sont pas en train de devenir intelligentes" assure Cédric Villani
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Intelligence artificielle: "les machines ne sont pas en train de devenir intelligentes" assure Cédric Villani

RCF,  -  Modifié le 19 octobre 2018
Stéphanie Gallet reçoit le député (LREM) de la 5ème circonscription de l’Essonne et mathématicien Cédric Villani.
Fanny Cohen-Moreau RCF Fanny Cohen-Moreau RCF

Ces dernières semaines ont été difficiles pour Emmanuel Macron et sa majorité. Depuis l’été, avec l’affaire Benalla, au remaniement en passant par le départ de Gérard Collomb et de Nicolas Hulot. Les critiques pleuvent sur le chef de l’État. Malgré cette mauvaise passe, certains restent fidèles au président. A l’image de Cédric Villani. "Toujours fidèle et même plus. C’est quand les difficultés sont là qu’il y a besoin de soutien et qu’il faut s’accrocher à la barre du navire. À un moment où un certain nombre de réformes sont engagées, il ne faut pas flancher" explique Cédric Villani.

Ce dernier avoue n’avoir "pas de désillusion, pas d’état d’âme, mais simplement la conviction qu’il y a besoin de faire des progrès sur certains sujets, comme la communication. Il y a besoin de trouver les bons mots pour rassurer, il y a besoin de redoubler d’efforts".
 

Transition écologique et intelligence artificielle

Cédric Villani a cofondé récemment un collectif transpartisan qui a pour but d’accélérer la transition écologique. Avec le départ de Nicolas Hulot, l’image écologique du gouvernement a pris un sérieux coup dans l’aile. Pourtant Cédric Villani croit aux capacités de l’exécutif de pouvoir faire bouger les choses dans ce domaine. "Ce collectif agira de manière très énergique pour être sûr que le gouvernement se montrera à la hauteur. Le Parlement a pour boulot, entre autres, de contrôler l’action du gouvernement et de la motiver. C’est à cela que l’on va s’employer" précise-t-il, en rappelant que la France a pris des engagements dans ce domaine qu’elle ne tient pas. "Les convictions c’est bien, l’action c’est encore mieux" lance-t-il.

Cédric Villani est spécialisé dans les questions d’intelligence artificielle. Il vient de diriger aux éditions du CNRS un ouvrage "santé et intelligence artificielle". "Les machines ne sont pas en train de devenir intelligentes. Intelligence artificielle porte très mal son nom. Ce sont des algorithmes malins qui permettent à des machines crétines de résoudre des taches complexes. C’est la grande découverte de la dernière décennie. On a aujourd’hui des algorithmes qui par rapport à des mammographies vous donnent des diagnostics et qui décèlent la présence de cancer du sein, probablement, avec le même degré de précision que des humains. Ce qui auparavant représentait de longues années d’études, maintenant, se fait par des algorithmes. Mais n’allez pas croire qu’il y a de l’intelligence dans la machine qui fait ça. Elle est juste très forte pour remarquer que telle chose ressemble fortement à telle autre. C’est très bête, mais très efficace" précise le mathématicien.
 

"Certaines personnes doivent la vie à de tels algorithmes"

Malgré cela, Cédric Villani est persuadé que l’intelligence artificielle va changer nos vies. "Il y a déjà des exemples. Certaines personnes doivent la vie à de tels algorithmes. Leur cancer qui n’avait pas interpellé tel praticien a quand même été repéré par un algorithme de diagnostic. Hier j’étais à la Pitié Salpêtrière pour accueillir une grosse boîte qui s’occupe de combiner intelligence artificielle, médecine et prothèses électroniques pour de nouveaux traitements contre Parkinson. Cela va être révolutionnaire quand ça fonctionnera. Et cela va passer par le mélange de compétences qui est la marque de l’intelligence artificielle qui est que c’est l’algorithme pragmatique qui s’appuie sur l’expertise des différents domaines" explique le député.

Au-delà de la santé, "l’intelligence artificielle va jouer un rôle clé dans la mobilité, avec la voiture autonome. Cela ne va pas être simple. L’environnement demain ne pourra pas s’envisager sans une importante part d’intelligence artificielle, pour optimiser la gestion des ressources dans un contexte où on les gaspille" conclut Cédric Villani.

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