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Islam en France Islam de France
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Islam en France Islam de France

RCF,  -  Modifié le 23 janvier 2019
Samuel Grzybowski propose son éditorial tous les mercredis.
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Depuis Nicolas Sarkozy, et probablement même depuis Jacques Chirac, l’islam en France ou l’islam de France se cherche une organisation, une direction et un mode de relation avec l’État. Mais de quoi parle-t-on exactement ?

En utilisant le terme islam EN France on privilégie la part islamique de cette réalité sociale en insistant sur le fait que l’Islam est une religion universelle, présente partout, y compris en France. On pourrait dire le catholicisme en France, dans la mesure où il est très nettement piloté par une puissance à la fois étrangère et unique : le Saint Siège au Vatican. Avec l’emploi plus récent ; datant d’environ une quinzaine d’année ; du terme de islam DE France, on peut laisser entendre que cet islam là aurait des singularités, des spécificités et donc éventuellement des adaptations liées à son existence française.

Islam EN France ou Islam DE France, à vrai dire peu importe, dans les deux cas les questions restent sans réponses et les clivages sont profonds.

Trois structures se disputent la détermination du fonctionnement de la deuxième religion (après le christianisme) et troisième groupe de conviction en France si l’on inclut l’athéisme. D’après les statistiques les plus fiables, la France compte environ 5 millions de citoyens se considérant de près ou de loin capables d’endosser l’épithète de "musulmane" ou "musulman". Mais derrière cet adjectif se cache de nombreuses réalités, tous ne sont pas croyants, d’autres ne sont pas pratiquants, certains sont les deux à la fois, ou aucun des deux. Car en effet le sentiment d’appartenance à cette vaste communauté aussi unique que diverse, est un sentiment qui est partagé par celui qui prie pieusement 5 fois par jour, comme par celle qui pratique le Ramadan par héritage culturel sans pour autant s’astreindre à ne pas boire de l’alcool le reste de l’année.

Trois structures illustrent cette division.

  1. D’abord le Conseil Français du Culte Musulman lui même, le CFCM, hérité de la politique de Nicolas Sarkozy, fonctionne avec une présidence tournante en fonction des consulats d’origine (Maroc, Tunisie, Algérie ou Turquie). Il n’a pas su faire ses preuves pour avoir une autorité sur les quelques 2000 associations cultuelles musulmanes de ce pays.
  2. Ensuite l’association LES Musulmans, lancée par Marwan Muhammad après une très large consultation, elle prétend à la représentatitivité mais elle est contestée pour sa proximité supposée avec les Frères Musulmans.
  3. L’AMIF, l’association des musulmans pour un Islam DE France, fondée par le célèbre Hakim El Karoui, connu pour ses positions très libérales et ayant l’ambition d’être l’interlocuteur unique de l’Élysée grâce à un vision claire de la réforme de la laïcité pour contrôler le financement des cultes et empêcher les ingérences étrangères.

Lequel des trois projets obtiendra gain de cause ? S’il paraît possible que la réforme de la loi de 1905 privilégie une organisation plutôt qu’une autre, il semble qu’il reste encore beaucoup à faire pour rassembler les imams et les fidèles des 2000 lieux de cultes de l’islam DE ou EN France autour d’un même étendard.
 

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