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Jean-Claude Mailly passe la main
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Jean-Claude Mailly passe la main

RCF,  -  Modifié le 26 avril 2018
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Durant ses quatorze années passées à la tête du syndicat Force ouvrière, Jean Claude Mailly a côtoyé quatre présidents de la République : Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron. Il passe la main cette semaine. Dans des conditions difficiles… A la veille de prendre sa retraite, à 65 ans, le patron du troisième syndicat français avait prédit un 24e congrès « rock’n’roll ». Il n’a sans doute pas été déçu. Parmi les quelque 3 500 participants, les tenants d’une ligne contestataire et les défenseurs du réformisme s’affrontent depuis lundi à coup de sifflets et applaudissements.

Et le rapport d’activité de la direction, qui sera soumis au vote aujourd’hui, devrait recueillir beaucoup moins que les 97% d’opinions favorables qu’il avait réuni en 2012 et 2015. Certains n’excluent pas une grosse surprise. Les opposants de Jean-Claude Mailly lui reprochent d’avoir apporté son soutien à la réforme du code du travail d’Emmanuel Macron, dont il a estimé à l’automne dernier qu’elle « allait dans le bon sens », après une « concertation intense ». Un virage à 180 degrés par rapport à l’année précédente, où il s’était rapproché de la CGT pour participer à quatorze journées d’action pour réclamer, en vain, le retrait de la loi travail de Myriam El Khomri. Ce qui lui avait valu de sévères critiques de l’aile réformiste de FO.

Chez FO, née d’une scission des anti-communistes de la CGT en 1948, rien n’est simple. C’est une vraie auberge espagnole, qui réunit des socialistes, des électeurs de droite, 15% de trotskistes et autres anarchistes, mais aussi pas mal de sympathisants du Front national…
 
Le bilan de Jean-Claude Mailly n'est pas totalement négatif, au contraire. Il a rompu avec l'isolationnisme traditionnel de son organisation. Ce qui lui a permis de peser dans les débats, alors que de nombreux observateurs prédisaient une réduction du paysage syndical à deux organisations : la contestataire CGT et la réformiste CFDT à la suite de l'adoption en 2008 d'une réforme basant la représentativité des syndicats sur l'audience aux élections professionnelles.

Son numéro deux, Pascal Pavageau, devrait être élu demain pour lui succéder. C’est le seul candidat. A 49 ans, cet ingénieur des travaux public de l’Etat, s’est largement détaché de son prédécesseur, en revendiquant une ligne plus contestataire.

On peut dire que ce ne sera pas plus simple pour Emmanuel Macron… Mais comme Jean-Claude Mailly, Pascal Pavageau devra maintenir l’unité de FO. Et donc prendre position au cas par cas. « La CFDT affirme défendre l’intérêt général, aime-t-il répéter. Moi, ne défends mes adhérents ».
 

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