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Jean-Pierre Marielle dans Tous les matins du monde
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Jean-Pierre Marielle dans Tous les matins du monde

RCF,  -  Modifié le 29 avril 2019
Noémie Marijon se penche sur un des plus grands rôles de Jean-Pierre Marielle qui nous a quittés le 24 avril dernier. Il s’agit de Monsieur de Sainte-Colombe dans "Tous les matins du monde".
Jean-Pierre Marielle dans "Tous les matins du monde" Jean-Pierre Marielle dans "Tous les matins du monde"

Le film "Tous les matins du monde", adapté du roman éponyme de Pascal Quignard retrace l’apprentissage du gambiste et compositeur Marin Marais et ses relations tumultueuses avec l’austère et janséniste Monsieur de Sainte-Colombe interprété par Marielle.

Tous les matins du monde est né du désir accordé de trois hommes passionnés de musique : le roman de Pascal Quignard a inspiré à Alain Corneau le scénario de ce film dont le violiste Jordi Savall a interprété et dirigé la musique.

Depuis toujours, Alain Corneau, cinéaste inclassable, souhaitait mettre en images son amour du baroque français. Plus que la question de la musique baroque, il s’agit d’une lutte entre deux visions de la vie, d’un côté un homme brisé par la perte de sa femme, Monsieur de Sainte Colombe qui considère la musique comme une fin en soi et de l’autre un jeune homme ambitieux qui va utiliser le talent et l’amour que lui offre la famille Sainte Colombe pour s’élever à la cour du roi Louis XIV.

L’ambition, la morale, l’amour et la musique sont au centre de cette magnifique fresque qui filme le XVIIe siècle loin des clichés d’un Versailles rutilant. Jean-Pierre Marielle est impressionnant de violence et de tristesse contenue dans le rôle du rigoriste monsieur de Sainte-Colombe musicien virtuose, on sait de lui qu’il avait ajouté une septième corde à sa viole afin d’en rendre la tonalité plus mélancolique.

Cette mélancolie, Jean-Pierre Marielle, étriqué dans son pourpoint noir, l’incarne magnifiquement. Comme Gérard Depardieu, qui interprète Marin Marais âgé, arrogant et fragile, il a reçu une telle préparation technique qu’il passe à l’écran pour un violiste émérite.

Filmé en son direct et en plan fixe, "Tous les matins du monde" donne à voir la musique. Le son de la viole est proche de la voix humaine et propice à l’introspection. Le réalisateur a également puisé son inspiration dans la peinture du XVIIe siècle : celle de Georges de La Tour auquel Guillaume Depardieu, tout en grâce et gaucherie adolescente, doit son chapeau écarlate.

Le film sera diffusé sur Arte le 29 avril à 20h55

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