Journée internationale de prière et d’action contre la traite des êtres humains

"La traite des personnes est un crime contre l'humanité. Nous devons unir nos forces pour libérer les victimes et arrêter ce crime de plus en plus agressif, (…).", dès le début de son pontificat, le Pape François a exhorté toutes les personnes de bonne volonté à combattre ce fléau et à prendre en charge les victimes. Le Pape François a voulu instaurer cette journée. Il a choisi le 8 février, la fête de Joséphine Bakhita. Cette esclave soudanaise, devenue religieuse après sa libération, a été canonisée il y a peu.
 
« Une migration sans traite des êtres humains : Oui à la liberté ! Non à l'esclavage ! ». Cette année, la journée mondiale du 8 février 2018 met en lumière le lien entre la traite des êtres humains et les personnes déplacement : les migrants, les réfugiés et les personnes déplacées internes. Dans le monde globalisé, les crises humanitaires, les catastrophes naturelles, les conflits, les violations des droits de l’homme provoquent des déplacements forcés et d’importants flux migratoires. Ces mouvements détruisent les structures communautaires et fragilisent les cellules familiales, exposant à tous les dangers les enfants et les personnes les plus vulnérables.
 
Je pense à Hassan, un jeune de nationalité pakistanaise. Il est arrivé en région parisienne en mai 2015 à l'âge de 14 ans. Il a d'abord eu un refus de prise en charge par l'Aide sociale à l'enfance, donc il s'est présenté à l'association. Il a fallu trouver un interprète parlant ourdou pour qu'il puisse s'exprimer sur son parcours de vie, son histoire, vraisemblablement des persécutions par des milices armées dans son village... Ca a été un vrai parcours du combattant. Il a fallu saisir le Tribunal pour enfants, puis le Défenseur des droits, et ce n'est qu'au bout d'un an après son arrivée qu'Hassan sera reconnu mineur en danger sur le territoire français et confié à un service de l'Aide sociale à l'enfance.

Ces mineurs étrangers isolés sont très nombreux sur les routes de France, sur les routes d'Europe, et ils sont très vulnérables à la prostitution, à la mendicité forcée, au travail forcé. Aujourd'hui, il s'agit de dénoncer la traite des êtres humains, mais il s'agit également de se former pour mieux la détecter. Il y a un mois, le Secours catholique et le Collectif contre la traite des êtres humains a organisé une journée de formation
 
La semaine prochaine, le 13 février à 18h à la Maison des évêques de France, il y aura une soirée ouverte au public sur la traite des êtres humains, comment la combattre, comment réagir. Je pense qu'il faut que nous soyons sensibles à cet appel du Pape d'unir nos forces pour libérer les victimes et arrêter ces crimes.