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​Joyeux anniversaire, très cher Monsieur Jean Vanier !
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​Joyeux anniversaire, très cher Monsieur Jean Vanier !

RCF,  -  Modifié le 25 février 2020
Tous les lundis Antoine Guggenheim offre son regard sur l'actualité.
Fanny Cohen Moreau / RCF Fanny Cohen Moreau / RCF

RÉVÉLATIONS SUR JEAN VANIER, L'ONDE DE CHOC - Samedi 22 février 2019, on a appris que Jean Vanier a été l'auteur d'abus sexuels avec emprise spirituelle. Pour les membres des communautés de l'Arche comme pour tous ceux qui ont connu ou se sont inspirés de son message, ces révélations provoquent tristesse et sidération.
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Puisque Jean Vanier vient de nous offrir, pour ses quatre-vingt dix ans, 10 Règles de vie pour devenir plus humain, pour le remercier d’un cadeau qu’il a reçu et qu’il nous transmet, comme on partage entre amis un carré de chocolat et savoure une gorgée de bon vin, permettez-moi d’en méditer quelques extraits.

Tes 10 règles de vie, cher Jean Vanier, expriment ton expérience de fondateur et de compagnon de l’Arche, ces communautés de vie et de travail entre des personnes ayant l’expérience du handicap et d’autres qui ne l’ont pas, ou pas au même point. L’humain naît et meurt dans la faiblesse. « On est tous fragile », comme le disait Cyprien, quatre ans, à ton ami Philippe Pozzo di Borgo : il ne faut pas en avoir peur. Chacune et chacun est un mystère unique de forces et de fragilités.

La fragilité enseigne que la loi de l’humanité n’est pas la compétition, mais la collaboration. Si la loi de l’humanité était la compétition, nous serions tous déjà morts. Ce qui nous rend heureux, c'est l'échange de dons désintéressés. Deux tyrannies nous empêchent de nous connaître et d’être nous-mêmes, dis-tu, cher Jean Vanier : la tyrannie de la « normalité » - par laquelle nous avons peur d’exprimer nos émotions et de paraître tels que nous sommes. Et la tyrannie de « ma » culture, ma religion, ma communauté. Être membre de l’humanité, c’est la liberté d’être soi grâce à la rencontre des autres. Rencontrer l'autre, cher Jean Vanier, c'est lui être présent, et non pas vouloir le changer.

Pour rencontrer l’autre, je dois connaître mon histoire et écouter la sienne, précieuse et différente. Pour entendre et dire : « Tu es plus précieux que tu ne crois ; je t’aime et j’ai besoin de toi ». Cette parole magique est source de vie et de guérison pour nos blessures et nos peurs. Entendre notre désir le plus grand et le suivre, c’est pour toi, cher Jean Vanier, le sens de la vie, la quête spirituelle, le cri de l’infini dans le cœur humain. Cher Jean, tu es plus précieux que tu ne crois et nous t’aimons !

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