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L'abeille européenne, espèce à protéger
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L'abeille européenne, espèce à protéger

RCF,  -  Modifié le 18 mai 2018
Les néonicotinoïdes, surnommés les pesticides « tueurs d’abeilles », responsables du risque de la disparition des abeilles, font l’objet d’une nouvelle législation européenne.
Myriams Fotos / Pixabay Myriams Fotos / Pixabay

Vous êtes peut-être adepte d’une tartine de miel pour votre petit déjeuner ? Vous serez sensible au fait que trois pesticides sont désormais interdits sur le sol européen, car ce sont des substances neurotoxiques qui s’attaquent au système nerveux des insectes et des abeilles en particulier. Et il était urgent d’agir ! Quelques chiffres pour vous rendre du compte du phénomène : en 50 ans, le taux de mortalité des abeilles a été multiplié par 6. La conséquence directe est que la production de miel en France est passée de 32 000 tonnes en 1995 à 9 tonnes aujourd’hui ! C’est une catastrophe écologique.

Ces produits sont utilisés depuis les années 90 et représente un tiers des pesticides dans le monde. Les soucis ne sont donc pas terminés. Le produit ne va pas disparaître du jour au lendemain car les sols en sont chargés mais aussi le pollen, le nectar, l’eau… Et en ce moment même les champs de maïs sont semés avec ces pesticides, ce qui aura des conséquences sur les semences des abeilles l’hiver prochain… Et pour être complet, si 3 pesticides sont interdits d’autres résistent sur le marché et sont tout aussi nocifs pour les abeilles…  

Le problème est connu depuis longtemps. En 2013 déjà, les géants des pesticides Syngenta et Bayer avaient attaqué la décision de restreindre leur usage devant la Cour de justice européenne qui a conforté hier l’interdiction. Toute interdiction d’ailleurs est vue par l’industrie mais aussi les agriculteurs comme une menace et une attaque à leur modèle et leur économie. Et c’est peut-être cela qu’il faudrait changer, sortir du reflexe « santé contre portefeuille ».

Selon moi, c’est la logique de production qui est à revoir, c’est une question de santé publique. Et le législateur doit pouvoir s’appuyer sur une expertise indépendante, scientifique, pour prendre des décisions. C’est la même logique qu’avec le glyphosate en décembre dernier. Comment est-ce que l’on produit nos aliments, quels sont les conséquences pour la santé, l’environnement, la biodiversité ? Si l’on met des tonnes d’engrais et de produits chimiques sur les terres, ce n’est pas neutre et cela se retrouve dans votre assiette et puis dans votre organisme. Et cela dans un contexte de mondialisation, de fruits et légumes qui peuvent faire le tour du monde avant d’arriver dans votre supermarché. Individuellement les Etats européens font face à des pressions très fortes pour maintenir le statu quo. C’est donc collectivement qu’ils pourront résister et agir. Vous pourrez alors remercier Bruxelles de protéger vos tartines de miel !

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