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L'édito de François Mandil
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L'édito de François Mandil

RCF,  -  Modifié le 24 avril 2019
​Il y a 6 ans aujourd’hui, le 24 avril 2013, s’effondrait le rana plaza.
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Dans ce bâtiment industriel de la banlieue de Dacca, la capitale du Bangladesh, travaillaient des milliers d’ouvriers et d’ouvrières de la confection textile dans des conditions scandaleuses pour fournir le marché occidental et des marques comme Benetton, Camaïeu, Carrefour, Auchan …. Plus de 1100 sont morts ce jour là dans l’effondrement, victimes directes de nos choix économiques, de nos modes de vie, de la marchandisation généralisée de l’humanité.
 
Depuis cette date, le 24 avril est le "fashion revolution day" qui nous invite à repenser notre rapport à la mode et à la consommation, en particulier en faisant le lien avec les conséquences sur les humains et sur l’environnement.
 
Oui, l’environnement également, car forcément, tout est lié. Nous développons dans les pays riches une culture du gâchis, il faut pouvoir acheter toujours plus, toujours moins cher, et renouveler constamment notre garde-robe, et pour cela il faut des ouvriers et ouvrières exploitées dans les pays pauvres et un environnement toujours plus fragilisé. Nous prenons seulement conscience de l’impact environnemental de l’industrie de la mode.
 
Alors certes il faut changer sa consommation, acheter « responsable » et moins, mais il ne suffit pas de renvoyer aux responsabilités individuelles du quotidien. Une minorité faisant le choix d’une mode éthique, plus chère, ne changera pas les conditions de vie des forçats de la mode. Seuls les Etats ou les associations d’Etat peuvent imposer des réglementations globales et un contrôle des conditions de travail. C’est pour ça qu’il faut continuer à faire pression et à voter, notamment aux Européennes, et en même temps, bien sûr changer ses habitudes.
 
Changer de culture même. Nous devons préférer le pouvoir de vivre au devoir d’achat. C’est ce que les Scouts et Guides de France veulent faire en éduquant à habiter autrement la planète. Je me permets de vous citer notre projet éducatif : "Nous ne saurions nous contenter d’un monde où l’être humain serait réduit à une fonction de consommation et de satisfaction immédiate de ses besoins matériels.".

Peut-être qu’une de nos actions éducatives, cela pourrait justement être de lutter contre la dictature de l’apparence, la dictature de la mode, qui nous force, et le jeunes en particulier, à être toujours au top de la mode. De même quand nous avons fait le choix d’avoir des chemises scoutes bio et équitables, c’est aussi bien pour la planète que pour les travailleurs et travailleuses.

Nous devons éduquer à retrouver du sens. Nous devons contrer la culture du déchet, jetant nos fringues démodées comme nous jetons un voile sur les conditions de vie des victimes du Rana Plaza. Ne plus être esclave de la mode, ce n’est pas renoncer, ce n’est pas faire des efforts. C’est une vraie libération. La conversion écologique, c’est avant tout une façon de bâtir une société humaniste et désirable.

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