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L'étrange retour des cigognes
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L'étrange retour des cigognes

RCF,  -  Modifié le 12 février 2019
Chaque mardi retrouvez la chronique écologie.
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Il paraît qu’on voit des cigognes dans le ciel, pourtant ce n’est pas encore le printemps !
 
Pour les oiseaux et les amoureux de la nature c’est une période très intéressante parce que c’est à la fois toujours l’hiver et déjà le printemps. C’est toujours l’hiver parce que les oiseaux sont toujours aussi nombreux à la mangeoire – n’oubliez pas de la remplir, n’oubliez pas la coupelle d’eau – et qu’on continue à voir arriver des espèces typiquement hivernales comme le Pinson du nord, la Grive mauvis… Sans doute ils n’ont plus rien à manger en Allemagne alors ils descendent chez nous. Et c’est déjà le printemps parce que les premiers retours de migrateurs commencent déjà. En particulier les cigognes blanches.
 
On a envie de se demander ce qui leur prend. Est-ce que c’est à cause du réchauffement climatique ?

Oui, en partie. A force d’avoir des hivers doux avec des vagues de froid de plus en plus courtes, d’abord, 1000 à 2000 cigognes blanches passent carrément l’hiver chez nous. Dans toutes les régions de prairies humides, l’Alsace mais surtout le Marais poitevin, la Normandie, la Dombes, on a des cigognes toute l’année. D’autres vont passer l’hiver de moins en moins loin : au lieu de traverser le Sahara, elles vont rester au bord de la Méditerranée, y compris dans le Midi de la France. Et depuis quelques jours on voit un beau flux de remontée, dans toute la Vallée du Rhône. Ce sont des oiseaux qui sans doute n’étaient pas allés hiverner très loin et comme le temps reste assez doux, leur permet de se nourrir, ils se disent allez ! c’est le moment de foncer pour arriver le premier retrouver son nid et le territoire qui va avec. Donc on a les hivernants et ces premiers migrateurs. Même chose pour le Milan noir, un rapace charognard dont les premiers migrateurs de retour ont été annoncés la semaine dernière.
 
Est-ce que c’est tout le printemps qui se décale de cette manière ?

Non, et c’est un problème. Certaines espèces robustes sont capables de réagir à ces hivers doux et vont être avantagées. D’autres, notamment les petits passereaux qui hivernent au-delà du Sahara, ne peuvent pas modifier aussi vite leur horloge interne et reviennent toujours à la même date. Mais quand ils vont arriver chez nous, le printemps sera en avance sur eux. Leur migration s’était ajustée pour que leur nidification coïncide avec des cycles d’abondances d’insectes : au moment de nourrir les jeunes, telle chenille est très abondante. Et ce calage est en train de casser, avec des conséquences dévastatrices pour ces migrateurs. C’est un des impacts du réchauffement sur la nature.

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