Il est beaucoup question d’Europe en ce moment en France. Attaquée de toute part, chargée de tous les péchés du monde, l’Europe reste pourtant en ce moment en France le point nodal de tous les projets politiques. Presque tout ce qui se discute, se prépare, en politique intérieure ou en politique étrangère, est centré sur la question de l’avenir de l’Union.
Dans la perspective du scrutin de la fin mai, ce constat est vrai pour tous ceux qui font de l’affaiblissement ou de la disparition de cette entité l’alpha et l’oméga de leurs programmes.
Certes avec le temps, ils ont tous finis par mettre de l’eau dans leur vin anti-européen. Le Front national ne parle plus de sortie de l’euro comme elle le faisait Marine Le Pen pendant la dernière campagne présidentielle et la France insoumise a mis quelques bémols dans sa dénonciation de Bruxelles. Les uns et les autres ont fini par comprendre que les gains espérés de ces diatribes ne sont pas aussi importants qu’ils le rêvaient. Mais ils continuent de dénoncer les dérives de l’Union
A l’inverse chez ceux qui croient à l’Europe, les choses avancent pas à pas.
Même affaiblis chacun dans son pays et tous le deux sur la scène européenne, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont donné sérieux un coup de pouce à la coopération et à l’intégration franco-allemande, mardi à Aix la Chapelle.
En filigrane de ce traité, il y a bien sûr des avancées européennes, tant il est vrai que depuis toujours le couple franco-allemand a été l’aiguillon de l’Europe. Affaibli politiquement chacun dans son propre pays, l’un et l’autre ont trouvé chacun suffisamment d’énergie pour avancer, malgré les gilets jaunes en France et la perspective annoncée du retrait d’Angela Merkel dans deux ans. Cette dynamique est la bonne pour avancer en Europe. Elle pourrait réussir à calmer les diatribes anti-Macron des responsables italiens, renvoyés à leur provincialisme.
Et dans la perspective des élections européennes ?
Ce moment fournit aussi au président français, un socle un peu solide pour avancer dans la préparation des élections européennes de la fin du mois de mai. S’il sort du grand débat national en en maitrisant la synthèse, Emmanuel Macron pourra espérer bâtir un projet cohérent dans la perspective de ce scrutin, bâtir enfin une liste et défendre un projet d’avenir. Il sera temps.
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