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L'Europe, un grand projet à sauver
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L'Europe, un grand projet à sauver

RCF,  -  Modifié le 17 mai 2019
J-15, un rendez-vous avec L’Europe. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’élection du 26 mai ne suscite aucune passion dans aucun des Etats membres.
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L'Europe ne passionne pas les foules. Comment pourrait-il en être autrement, la Grande Bretagne négocie laborieusement son retrait pendant que d’autres Etats hissent plus haut leurs barrières, au nom de la souveraineté. Ne viendrait-elle pas faire oublier les replis et traces identitaires éteignant les braises d’une Europe ouverte et solidaire ?
 
Les pères fondateurs de l’Europe avaient un grand dessein : bâtir la paix au lendemain d’une guerre mutilante. Les canons se sont tus, mais le continent le plus riche du monde laisse nombre de ses ressortissants en grande difficulté : 87 millions d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté, 113M sont en risque d’exclusion et 11M dans un état de privation sévère de logement.
 
L’Europe est une Instance financière, louée lorsque les Etats membres bénéficient de ses soutiens. Quels sont ceux qui se demandent et se félicitent de ce qu’ils apportent à l’Europe ? Les 12 étoiles d’or du drapeau de l’Europe revêtiraient alors un éclat de solidarité et d’union.
 
Nos Sociétés accablées par trop d’indifférence ont besoin d’un souffle. L’Europe l’autorise pour autant que nous lui donnions les moyens de faire naître des engagements riches d’un idéal et d’une fierté ; ils font défaut. A force d’assaillir de reproches les Institutions Européennes comme bouc émissaire de nos erreurs, de l’absence d’une claire vision et d’un discernement, l’Europe devient l’étrangère quand elle n’est pas insupportée.
 
Qui connaît l’enjeu de ces élections pour l’Europe. En France – et pas seulement - le vote du 26 mai apparaît comme un scrutin intermédiaire pour compter ses voix et conforter sa politique ou, selon, tenter d’en imposer une nouvelle sur le plan intérieur. Des voix ne s’élèvent-elles pas pour parler d’un referendum, comme l’Italie.
 
L’Europe est absente ; pire, on se sert d’elle au lieu de la servir.
 
Les sondages annoncent un absentéisme important. Ne le reprochons pas au corps électoral puisque nous ne parvenons pas à donner corps à l’Europe. S’il est juste de parler de ses racines, encore faudrait-il qu’elles soient concrètement enracinées pour donner force à une histoire créatrice de sens et d’un autrement.
 
La mémoire de l’histoire ne doit-elle pas susciter un avenir ?
 
L’Europe a su ouvrir les frontières de la culture. Que d’étudiants, via ‘Erasmus’, ont trouvé un élan, un enthousiasme. Dommage seulement que ce dispositif n’ait pas été étendu à l’apprentissage aux fins de l’ouvrir à un plus grand nombre.
 
La culture de la solidarité est profondément liée à la question du sens, largement partagée. Alors qu’attendons-nous pour que l’Europe ouvre la voie de la paix en réduisant les abyssales fractures sociales ?
 
Il est tard, mais ces 15 prochains jours ne pourraient-ils pas être ceux du réveil de l’identité européenne, visant deux points importants :

- une priorité donnée à la cohésion des peuples et à la transition écologique, accompagnée d’une politique budgétaire d’ampleur, en faveur de l’inclusion sociale ;
- une politique d’accueil, digne et solidaire. Assez de ce mutisme à l’égard de ces traversées qui font que les mers sont des cimetières, ou encore de ces attentes où chaque Etat membre espère que l’autre cédera pour offrir une hospitalité à ceux-là mêmes qui se noient. 

Une Europe solidaire ferait surgir de nouveaux possibles et répondrait enfin à l’objection de l’impossibilité, maintes fois rabâchée comme une funeste fatalité. Bâtir la paix dans la fidélité aux intuitions de l’Europe, c’est faire du neuf.
 
Quel espoir de voir de nombreuses associations participer à une interpellation des candidats sur l’enjeu de l’Europe. Les acteurs de l’économie sociale et solidaire ont quelque crédit pour faire surgir des voix soucieuses d’humanité pour ne plus entendre le bruissement des rapports de force, né des égoïsmes aiguisés.
 
L’Europe sera hospitalière ou bien elle ne sera pas.

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