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L'imposture anti-spéciste
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L'imposture anti-spéciste

RCF,  -  Modifié le 2 mars 2020
Si le nombre de listes animalistes pour ces municipales vous agace, ou même vous inquiète, alors il faut lire ce livre d’Ariane Nicolas, « l’imposture antispéciste » (Desclée de Brouwer).

Car on dénombre pour le scrutin municipal huit listes « 100 % Parti animaliste », (Aix-en-Provence,Antibes, Avignon, Le Havre, Le Vésinet , Nîmes, Rouen et Toulouse),et beaucoup de cas où ce parti fait alliance avec des formations plus classiques. Avec des mesures allant de l’obligation de repas végan dans les cantines, à la suppression des cirques.

Cette tendance est significative de la montée en puissance d’une idéologie visant à mettre les animaux au même niveau que l’homme. Ce que l’on appelle les « antispécistes », un néologisme formé de toutes pièces, et qui permet d’assimiler ce combat pour les animaux à ceux des antisexistes, antiracistes, etc…L’antispécisme n’est pas un combat farfelu. Cette idéologie cherche à transformer notre vision politique, et la manière dont nous souhaitons vivre ensemble, nous explique cet excellent ouvrage de Ariane Nicolas. L’auteur ne se contente pas en effet de critiquer, mais analyse les fondements philosophiques, politiques, de cette posture.

À l’origine, nous explique Ariane Nicolas, l’utilitarisme, une doctrine anglo saxonne prônée par Jeremy Berthon, qui vivait à la fin du XVIIIe siècle, et qui met au centre non pas la raison, comme la philosophie des Lumières, mais la sensation. Ce n’est pas « je pense donc je suis », mais « je souffre donc je suis ».

Ce que le « pape des antispécistes », Peter Singer, va prolonger, dans les années 1975, en une véritable doctrine, qui lie souffrance et droit à la vie, et provoquer un changement radical: On ne saurait faire souffrir un animal, pas plus et pas moins qu’un homme. La disposition des animaux à souffrir leur donne des droits fondamentaux sur le modèle des droits de l’homme. Il n’y a plus de barrière entre l’humain et l’animal.

À noter que Singer estime que l’animal aspire à la liberté. Mais une liberté définie comme absence de contrainte, et non, comme l’enseigne toute une tradition philosophique qui date du stoïcisme, une liberté acquise par la maîtrise de soi, le dépassement de ses désirs…

Ariane Nicolas pointe les dangers d’une idéologie qui nie la raison et la faculté de se penser propre à l’homme. Peter Singer prône, pour les animaux, une éthique de la considération. Ariane Nicolas lui préfère l’éthique de l’attention. L’attention, cette qualité oblige à porter un regard sérieux et bienveillant sur les animaux, mais ne consiste nullement à les mettre au centre d’une organisation sociale et politique, et faire au final de l’animal notre nouveau Messie.
 

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